Il y a quelques jours, une base de données contenant des informations sur douze millions de Français est apparue sur un marché noir bien connu. Le répertoire comprendrait des données sensibles, comme le nom, le prénom, le complément d’adresse, la rue, le lieu-dit, le code postal, la ville, la civilité, le sexe, le nom de naissance, le prénom de naissance, la date de naissance, le lieu de naissance, la date de décès, le pays, le téléphone du domicile, le téléphone du travail, le fax du domicile, le fax du travail, le numéro de mobile personnel, le numéro de mobile professionnel, ou l’adresse mail. C’est une mine d’or pour les cybercriminels
🚨🔴CYBERALERT 🇫🇷FRANCE🔴 | ⚡10 à 12M de données critiques provenant de l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS) mises en vente pour 170€ sur le “Amazon de la cybercriminalité”
👀Ça date d’au moins 8 mois cette cyberattaque…
Voici que l’ANTS, service étatique utilisé… pic.twitter.com/nUKdi9OpSi
— SaxX ¯\_(ツ)_/¯ (@_SaxX_) September 17, 2025
Sur le forum, le vendeur du répertoire prétend que les données ont été volées à l’Agence nationale des titres sécurisés, l’agence publique chargée de fabriquer et de gérer les documents officiels comme les cartes d’identité, passeports, permis de conduire ou certificats d’immatriculation. Le chercheur en sécurité Clément Domingo a rapidement tiré la sonnette d’alarme sur son compte X.
En furetant sur le forum sur lequel le pirate officie, on s’aperçoit que le compte de celui-ci a été créé en septembre, peu avant la mise en ligne de l’annonce. Par ailleurs, le compte a été banni du forum aprés avoir enfreint les règles de la plateforme. Néanmoins, l’annonce a été remise en ligne, pour un prix supérieur, sous un autre nom. Ce compte publie un échantillon de 2000 lignes, et assure que des preuves de sa bonne foi vont être publiées sur Telegram dans un avenir proche.
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Une intrusion à l’origine de la fuite des données ?
Aux dires du pirate, qui se fait appeler 0x1534 sur le marché noir, les données ont été dérobées lors d’une intrusion remontant à janvier 2025. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des données estampillées comme provenant de l’Agence nationale des titres sécurisés font surface sur des plateformes criminelles.
En juin dernier, le blog spécialisé Zataz avait déjà signalé la mise en ligne d’un répertoire analogue. Le vendeur prétendait alors que les données ont été siphonnées par le biais d’un compte compromis par virus de type infostealer. Le logiciel malveillant aurait été installé sur l’ordinateur, professionnel ou personnel, d’un employé. Il n’avait pas été possible de corroborer les dires du hacker.
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Pas d’intrusion au sein de l’Agence
Face aux rumeurs d’une attaque, l’Agence nationale des titres sécurisés a fini par publier un communiqué qui dément la moindre intrusion. France Titres assure qu’aucune « intrusion n’a été identifiée au sein des systèmes d’information de l’ANTS que ce soit par les services de l’agence ou par ceux du ministère de l’Intérieur ».
L’ANTS communique sur la fuite présumée de données d’état civil pic.twitter.com/VEufZ48JQN
— France Titres – ANTS (@FranceTitres) September 20, 2025
Selon l’organisme, l’échantillon de données mis en ligne par le cybercriminel est criblé d’incohérences. Par exemple, les formats des données « ne correspondent pas à ceux de l’ANTS ». En tant « qu’opérateur du ministère de l’Intérieur manipulant des données sensibles, l’ANTS fait l’objet de mesures de sécurité renforcées et d’une vigilance permanente des services de l’État contre toute intrusion, physique ou informatique », ajoute l’agence.
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Enquête en cours à l’ANSSI
Bien que l’Agence nationale des titres sécurisés démente toute intrusion à son encontre, une montagne de données sensibles reste en circulation sur des marchés noirs. Le démenti ne signifie pas que les données soient fausses. L’agence ne dément pas qu’un échantillon de données circule bien sur les réseaux criminels. Elle assure uniquement que les données ne viennent pas directement de ses systèmes, et que ceux-ci n’ont pas été piratés.
Les données peuvent avoir été volées par le biais d’autres sources ou par le biais d’autres canaux. Plusieurs rumeurs sur le sujet circulent actuellement sur les réseaux sociaux. C’est pourquoi l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) a été saisie. Celle-ci mène des « investigations techniques approfondies pour identifier l’origine de ces données et les auteurs de leur diffusion ». Enfin, l’agence souligne qu’un dépôt de plainte « sera effectué contre toute personne qui attribuerait faussement ces données à l’ANTS ».
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