Une nouvelle plateforme du dark web vient de fermer ses portes. « Dark French Anti System » (DFAS), la dernière grande plateforme francophone de la face cachée du web, a été démantelée par les forces de l’ordre le 12 septembre. Lors d’un coup de filet orchestré par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris, la plateforme a été saisie. Le site est désormais hors ligne et affiche un avis de saisie avec les logos des forces de l’ordre.
En activité depuis 2017, la plateforme criminelle permettait de vendre et d’acheter de la drogue, des données personnelles piratées, des outils facilitant les escroqueries, des armes ou d’échanger des conseils sur la manière de devenir anonyme en ligne. Elle comptait « plus de 12.000 membres », indique Cyberdouanes (DNRED), qui a également participé à l’enquête.
Plus de 110.000 messages ont été publiés sur Dark French Anti System en sept ans d’activité. On y retrouvait de nombreux utilisateurs d’autres plateformes déchues. Parmi ses membres « se trouvaient des utilisateurs historiques des plateformes du darknet, également actifs sur celles précédemment démantelées ».
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Le créateur de DFAS interpellé
Dans le cadre de l’opération, deux individus ont été interpellés par les autorités. Les forces de l’ordre ont mis la main sur un homme de 28 ans qui est soupçonné d’avoir créé et d’avoir administré la plateforme au fil des ans. Le second cybercriminel entre les mains de la justice est présenté comme « un contributeur actif, agissant comme testeur des services criminels vendus ». Il veillait à contrôler la qualité des produits illégaux mis à disposition de milliers d’utilisateurs, ce qui a contribué un succès florissant de la plateforme.
Les deux hommes doivent encore être présentés à un juge d’instruction, qui décidera de leur mise en examen. Dans la foulée, la police a confisqué six bitcoins, soit l’équivalent de plus de 600 000 euros au vu du cours actuel. Les investigations ont commencé en 2023, et se sont accélérées début septembre avec les deux arrestations. Chez les suspects, les autorités ont découvert plusieurs éléments techniques qui permettent de retracer le fonctionnement de la plateforme. C’est à partir de là que les autorités ont pu œuvrer pour débrancher la marketplace.
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La fin d’une ère
La chute de DFAS fait suite à l’effondrement des autres géants francophones du dark web, tels que La Main Noire (2018), French Deep Web (2021), Le Monde Parallèle (2021) ou encore Cosa Nostra l’année dernière. Depuis 2018, les autorités françaises ont tout mis en œuvre pour faire tomber les grands noms francophones du dark web. Les plateformes francophones ont fini par se raréfier, au profit de communautés anglophones, nettement plus présentes sur le dark web. Comme le souligne le parquet de Paris dans son communiqué, DFAS était « la dernière plateforme francophone d’envergure ». Une page se tourne pour les cybercriminels francophones.
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