Pour assurer la confidentialité des échanges, la plupart des géants de la technologie chiffrent les conversations de leurs utilisateurs. C’est le cas de WhatsApp, Apple, Facebook, Telegram ou encore Signal. Si vos conversations privées sont protégées par un algorithme de chiffrement, ce n’est pas le cas de vos échanges avec ChatGPT. Stockées chez OpenAI et utilisées pour améliorer les modèles d’IA, les données ne sont pas chiffrées de bout en bout. Pourtant, de nombreux utilisateurs n’hésitent pas à communiquer des informations sensibles à ChatGPT.
La start-up américaine semble avoir pris conscience de cette lacune dans la sécurité de ChatGPT. De l’aveu de Sam Altman, PDG et cofondateur d’OpenAI, l’entreprise envisage de chiffrer une partie des conversations des internautes avec l’IA générative, rapporte Axios. Sam Altman affirme qu’OpenAI est « très sérieux à ce sujet », mais qu’il n’y a pas encore de calendrier de déploiement précis à l’ordre du jour.
« Les gens confient à ChatGPT leurs problèmes médicaux les plus sensibles, et bien plus encore », ajoute Altman, soulignant l’importance du chiffrement.
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Du chiffrement pour les chats éphémères
Dans un premier temps, le chiffrement devrait uniquement concerner les chats éphémères. OpenAI propose en effet aux utilisateurs soucieux de préserver leur vie privée d’activer la fonction. ChatGPT indique alors que « ce chat n’apparaîtra pas dans l’historique, ne mettra à jour ni n’utilisera d’éléments mémorisés dans ChatGPT, et ne sera pas utilisé pour entraîner nos modèles ». Dans ce cas de figure, la start-up se réserve néanmoins le droit de « conserver une copie pendant 30 jours maximum » de la conversation, évoquant des « raisons de sécurité ».
C’est à ce moment-là que le chiffrement des conversations pourrait s’avérer précieux. Le chiffrement pourrait éviter qu’un tiers, comme un gouvernement, oblige OpenAI à communiquer ces conversations contenant des données confidentielles durant ce laps de temps de 30 jours. Si les données sont chiffrées de bout en bout, la firme ne disposerait de moyen de lire les conversations, ce qui prévient toute fuite.
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Un défi pour OpenAI
Le chiffrement de toutes les conversations avec ChatGPT risque de se heurter à une série d’obstacles. En effet, une grande partie des fonctionnalités de l’IA reposent sur le fait qu’OpenAI a accès aux données des conversations. C’est par exemple le cas de la mémoire de ChatGPT, qui permet au chatbot de se souvenir d’informations sur le compte son interlocuteur.
Si les conversations sont chiffrées, la start-up ne serait pas en mesure d’accéder aux données, et ChatGPT ne pourrait pas s’en servir pour calibrer ses réponses. Il est évidemment possible de mettre au point une infrastructure dans laquelle l’IA traite et exploite les messages, même s’ils sont chiffrés.
Par exemple, Apple a développé un modèle où une partie de l’IA tourne en local, sur l’iPhone. Les messages restent chiffrés. Quand il faut quand même exploiter un serveur pour sa puissance de calcul, Apple s’arrange pour que celui-ci ne puisse pas relier les données à l’identité de l’usager, et que la donnée soit traitée sans jamais être lisible par un de ses employés. Apple ne peut pas lire le message, même s’il transite par ses serveurs afin que Siri, ou une autre fonction IA, puisse s’en servir. C’est l’un des défis techniques que le géant de l’IA va devoir relever dans un avenir proche.
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Source : Axios
