Ce virage s’inscrit dans un contexte politique particulier pour la marque à la pomme. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, Tim Cook multiplie les gestes d’ouverture envers le locataire du Bureau ovale. Malgré quelques divergences sur les sujets sensibles, Apple entend bien soigner ses relations avec l’administration américaine.
Dernière illustration : la promesse d’un investissement colossal de 100 milliards de dollars sur le sol des États-Unis, portant à 600 milliards l’enveloppe engagée dans le pays ces quatre dernières années. Une manière pour le géant californien de réaffirmer son ancrage national, tout en ménageant ses alliances industrielles. Une somme colossale promise par le patron d’Apple qui a également confirmé, par le biais d’un communiqué, un programme de fabrication américain. Appelé American Manufacturing Program (AMP), il comprend la production du verre de tous les iPhone et Apple Watch aux États-Unis, ainsi qu’une alliance avec… Samsung.
L’usine d’Austin du géant sud-coréen, au Texas, fournira des puces destinées à « optimiser la puissance et les performances des produits Apple, notamment des iPhone ».
Retour vers le futur ? Une histoire de puces entre Apple et Samsung
Ce jeu d’équilibre n’est pas nouveau pour les initiés du secteur. On se souvient que Samsung a longtemps été le partenaire privilégié d’Apple pour la fabrication de ses processeurs, des premiers modèles A4 de l’iPhone 4 jusqu’à l’A9 de l’iPhone 6s.
Suite au chipgate de l’iPhone 6s, marqué par des variations de performances entre les puces produites par Samsung et celles de TSMC, Apple avait finalement choisi de confier l’exclusivité de ses puces A-series au Taïwanais. Mais Samsung n’a jamais quitté l’équation et continue, dans l’ombre, de fournir écrans OLED, mémoire vive et stockage flash à l’écosystème Apple. La rivalité a ses limites, surtout quand l’innovation et les enjeux industriels l’exigent.
Que va produire Samsung exactement ?
D’après Apple, le partenariat avec Samsung à Austin permettra de lancer « une nouvelle technologie innovante pour la fabrication de puces, jamais utilisée auparavant dans le monde ». Un projet R&D de pointe, donc, dont les fruits serviront à améliorer l’efficacité énergétique des futurs iPhone.
En revanche, il ne faut pas s’attendre à voir des puces A-Series « Mades by Samsung » de si tôt. Le rôle de motoriste principal de l’iPhone semble bien verrouillé par TSMC pour les années à venir. D’ailleurs, les rumeurs indiquent déjà que la future puce A19 de l’iPhone 17 profitera du processus de gravure en 3 nm de TSMC.

Il convient d’ailleurs de noter que Samsung n’est qu’une pièce du puzzle d’Apple dans son programme. Ce dernier inclut une myriade d’autres experts du secteur pour couvrir chaque étape de la fabrication :
- TSMC : pour les cœurs de processeurs ultra-avancés produits en Arizona.
- Corning : pour le verre renforcé (Ceramic Shield) fabriqué dans le Kentucky.
- GlobalWafers : pour la production des “galettes” de silicium (wafers).
- Texas Instruments, Broadcom, Amkor : pour d’autres composants et l’assemblage final des puces.
Si l’iPhone 100 % « made in USA » n’est toujours pas à l’ordre du jour, le géant californien tente de répondre aux attentes de l’administration Trump avec un tel programme. Et pour un projet d’une telle ampleur, on a besoin de tous les talents disponibles. C’est là que Samsung, avec son usine de pointe au Texas, entrera en jeu et Apple ne sera pas son seul client. Fin juillet, c’est un autre géant américain, Tesla, qui a annoncé un accord à 16,5 milliards avec Samsung pour doper ses voitures.
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Source : Android Authority