Il y a quelques mois, chez 01net nous étions extrêmement séduits par le Poco F7 Ultra (et la déclinaison Pro, assez proche). Cette gamme de smartphones de Xiaomi, qui se destinait jusqu’ici avant tout aux gamers, proposait là un smartphone qui allait au-delà, en s’approchant d’un quasi sans faute grâce à une grande polyvalence et à un prix très contenu. Vient aujourd’hui le Poco F7 « tout court », qui se veut logiquement plus raisonnable côté tarif et fiche technique, et rentrant ainsi dans la sélection des meilleurs smartphones Xiaomi et des meilleurs smartphones à moins de 400 euros. Voyons dans ce test si les choix opérés par la marque lui permettent de poursuivre sur sa bonne lancée et de proposer un nouveau rapport qualité/prix difficile à battre.
Prix et disponibilités du Poco F7
Le Poco F7 est proposé à partir de 400 € avec 12 Go de RAM et 256 Go de stockage. Une version à 450 € le fait passer à 512 Go de stockage. Des coloris noirs, blancs et argents sont proposés. Seul ce dernier, que nous avons testé, propose un style visuel difficile à manquer.
Design : un Poco demasiado ?
En seulement quelques secondes de manipulations, un constat clair s’impose : le Poco F7 est extrêmement confortable et « doux » à tenir en main. Malgré ses dimensions imposantes et son poids logiquement certain (163,1 x 77,9 x 8,2 mm pour 215,7 g), le smartphone est très appréciable à tenir. Cela est dû à ses matériaux agréables au toucher (dos en verre et bordures en métal) et à ses coins et bords d’écrans tout en douceur.

Dans sa version argentée, le Poco F7 attire fortement les traces de doigts au dos, mais essaye de se démarquer de la concurrence avec une partie supérieure noire chargée en motifs (sans aucune texture ou relief pour attirer la poussière, tout est sous le verre), dont le logo Snapdragon. Le bloc photo ovale (peu épais et déséquilibrant peu le smartphone à plat) est lui aussi coupé en deux en diagonale pour séparer les deux capteurs. Le résultat global est loin d’être vilain, et même plutôt « stylé », même s’il ne plaira pas à ceux en quête d’un design sobre. Les versions blanches et noires sont moins tape-à-l’œil.

Certifié IP68 (une valeur généreuse qui le rend étanche jusqu’à 1 m pendant 1 heure), le terminal de Poco est sinon très classique : le bouton d’alimentation et de volume sont placés sur la tranche droite (il faudra avoir un grand pouce pour le volume), tandis que celle du bas propose le lecteur de carte SIM (pas de microSD), le port USB-C et l’unique sortie haut-parleur. Le lecteur d’empreintes digitales, parfaitement véloce, est sous l’écran. Le niveau de finition de l’ensemble est convaincant pour cette gamme de prix.

Performances : gotta go fast (and hot)
Milieu de gamme oblige, pas de Snapdragon 8 Elite ici, mais un tout de même très récent et véloce Snapdragon 8 s Gen 4. Épaulé par une puce Adreno 825 et pas moins de 12 Go de RAM, le Poco F7 est difficile à prendre en défaut. Cela est aussi vrai au quotidien dans la navigation très fluide entre les applications, même avec beaucoup d’ouvertes, qu’en jeu.

Même les titres en 3D les plus gourmands peuvent fonctionner dans les meilleures conditions, c’est-à-dire en profitant d’une fluidité élevée (60 FPS ou plus) tout en profitant des graphismes au maximum ou presque. Côté chauffe, avec une amplitude de 18,3 °C, on constate que la chauffe est bien présente. Au bout de quelques dizaines de minutes de jeu impossible, de ne pas ressentir que le smartphone est bien actif. Pas de quoi se brûler, mais la sensation est bien là et certains concurrents gardent la tête un peu plus froide. Cependant les performances parviennent tout de même à se maintenir, ce qui est un bon point.
Afin de pleinement embrasser 2025 et voir venir l’avenir sereinement, Poco a également eu la bonne idée d’intégrer dans son smartphone les dernières générations de puces, à savoir Wifi 7 et Bluetooth 6.0. Et si vous hésitez avec le Poco F7 Pro, nos benchmarks ci-dessous montrent que le F7 est à peine moins puissant que ce dernier.
Autonomie : une batterie XXL
Malgré son prix plus faible que ses grands frères plus haut de gamme, le Poco F7 est le mieux loti côté batterie, avec un conséquent 6500 mAh. De quoi alimenter notamment son SoC un peu plus énergivore, sans doute. Quoi qu’il en soit en découle un smartphone très autonome capable de tenir plus de 22 h dans notre test maison. C’est mieux que les versions plus onéreuses de cette gamme.
En pratique, de quoi largement tenir deux jours avec une utilisation classique ? En revanche, dès qu’il est question de jeu vidéo, le smartphone n’hésite pas à aller puiser sans vergogne de l’énergie. 20 minutes de jeu en élevé/60fps sur Genshin Impact coûtent environ 5 % de batterie. De quoi tenir un peu moins de 7 h en jeu donc. Pour du streaming en revanche, le terminal est plus raisonnable : regarder un épisode en WiFi sur Netflix ne coûte qu’environ 3 % d’autonomie.

Côté recharge, pas de sans-fil, mais une puissance maximum généreuse en recharge rapide de 90 W. De quoi regagner un solide 27 % en 10 minutes, et 100 % en environ 1 heure. Une belle performance qui permet de retourner jouer au plus vite.
Écran : une grande dalle maitrisée
Poco a ici vu les choses en encore plus grand qu’avec les autres terminaux de la gamme F7, puisque la dalle Amoled fait ici 6,83 pouces. Si vous cherchez un smartphone de petite taille, ce n’est pas lui qu’il vous faut. Dotée d’un cadre très fin pour offrir une large couverture d’écran (89,9 %), la solution peut sans surprise monter jusqu’à 120 Hz.

Poco promet une luminosité maximum à 3200 nits. Selon notre sonde, c’est vrai, puisque nous avons atteint 3226 cd/m² en pic lumineux sous une source lumineuse, donc en mode boosté. Une valeur très solide, même si certains terminaux dans la même gamme font parfois mieux quand il est question de luminosité max classique, ici mesurée à un raisonnable 613 cd/m². Pour regarder du contenu en HDR, où il monte jusqu’à un solide 1646 cd/m², ou consulter son écran en plein soleil, le Poco F7 est cependant vaillant.
Concernant les couleurs enfin, plusieurs profils sont proposés, mais aucun n’est à la fois bon en sRGB et en P3. En mode par défaut, Poco propose des Delta E 2000 aux valeurs raisonnables, très bons en sRGB avec 1,98 en sRGB et juste correct en P3 avec 4. Pour rappel, plus le delta E est élevé, moins il est bon. On considère généralement qu’à partir de 3 il commence à être bon. Le mode Vif sera pour sa part à privilégier pour basculer en P3. Ce dernier se montre un peu plus adapté à un usage multimédia.
En résumé, il nous est donc difficile de vous conseiller un profil de couleurs satisfaisant. Vous serez obligés de choisir entre le mode par défaut et le mode vif.
Audio : un son stéréo OK
S’il dispose d’une unique grille de sortie en bas, le Poco F7 est heureusement bien stéréo, puisqu’un haut-parleur sans grille se trouve en haut. Pas de prise jack en revanche pour profiter d’un meilleur rendu, puisque sans surprise il s’agit ici surtout d’appoint. Sans être inaudible, le son sature rapidement et basses comme volume maximum ne sont pas très élevés.
Photo : des limitations, mais un assez bon élève
Entre son solide écran, son autonomie certaine ou encore ses performances élevées, vous vous en doutez, c’est comme souvent avec les smartphones « gamers » la partie photo qui est un peu sacrifiée sur ce Poco F7. Pas de téléobjectif ou de macro donc, mais « seulement » un capteur grand-angle et un capteur ultra grand-angle. Il s’agit de la même configuration que sur le Poco F7 Pro.
Le capteur principal signé Sony propose 50 Mpx (f/1,5), avec stabilisation optique (OIS). De jour, dans de bonnes conditions, le résultat est très satisfaisant. Les clichés sont détaillés et fidèles à la réalité côté couleurs et contrastes, y compris lorsque l’on zoom un petit peu (entre x2 et x5 disons, au-delà le résultat peut être limite). La barre maximum étant à seulement x10, impossible de toute façon d’aller au-delà.
On regrettera en revanche qu’aucun mode nuit manuel ne soit proposé. Quand la lumière baisse, il faudra se reposer sur le basculement automatique du smartphone. Là encore le résultat est plutôt solide à condition de ne pas trop zoomer. Le capteur parvient assez bien à capter la lumière à sa disposition sans trop dénaturer la réalité, même si quelques lens flare peuvent s’inviter à la fête. Sans surprise, ici le zoom au-delà de x2 peut rapidement proposer des clichés flous ou bruités, mais globalement le résultat s’avère convaincant pour cette gamme de prix.
Le constat est moins positif concernant l’ultra grand-angle de 8 Mpx. Si de jour au soleil le résultat est exploitable à condition de ne pas trop être regardant sur la légère perte éventuelle de texture, de luminosité ou de détails, notamment en bords de clichés, le reste du temps le résultat n’est pas fameux. Quand la lumière vient à manquer, la colorimétrie perd parfois de sa fidélité et la baisse de précision est flagrante.
Pour les selfies, un capteur de 20 Mpx (f/2,2) est évidemment là. Celui-ci fait son travail sans démériter, avec ou sans effet bokeh, tandis que de multiples filtres sont là pour embellir vos prises.

Côté vidéo enfin, on appréciera, et c’est rare dans cette gamme de prix, qu’il soit possible de filmer jusqu’en 4K à 60 FPS (et non 30 comme c’est souvent le cas), tout en profitant de l’OIS.
Logiciel : HyperOS 2, une surcouche complète, mais perfectible
Fonctionnant à la sortie de la boîte sous Android 15 avec la surcouche HyperOS 2 de Xiaomi, le Poco F7 devrait jouir comme ses grands frères d’un suivi logiciel suffisant à défaut d’être le plus généreux du secteur : 4 ans de mises à jour du système d’exploitation Android et 6 ans de mises à jour de sécurité.
Comme déjà évoqué à de multiples reprises pour d’autres tests de produits Xiaomi, HyperOS 2 n’est pas la meilleure surcouche du marché, mais elle s’avère malgré tout très complète. Surtout gâchée par l’installation de très nombreux logiciels tiers à supprimer lors de la première installation, la solution compense par une haute personnalisation et pas mal de petites fonctionnalités pour gagner en productivité.
Les amateurs d’IA peuvent également profiter de nombreux outils propulsés par l’intelligence artificielle : écriture, sous-titres, traduction, reconnaissance vocale, fonds d’écran dynamiques ou encore retouche d’images (amélioration de la définition, extension d’image, effacement, modification…). Gemini et Entourer pour chercher sont évidemment de la partie aussi.
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