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L’IA générative se banalise sur Steam : un jeu sur cinq y a recours

L’intelligence artificielle générative s’impose comme un outil de production courant sur Steam. En 2025, près de 8 000 jeux déclarent l’utiliser, soit une envolée de 681 % en un an.

Fin 2023, nous nous demandions comment comment l’IA générative allait transformer les jeux vidéo. Deux ans et demi plus tard, Ichiro Lambe, du média Totally Human, dresse un inventaire à la Prévert de l’usage de son usage sur Steam. Selon son étude, le nombre de jeux déclarant utiliser du contenu généré par IA a bondi de 681 % en 2025, passant d’environ un millier à plus de 7 800 titres en l’espace d’un an.

Une progression spectaculaire, et qui ne s’explique qu’en partie par la nouvelle politique de transparence mise en place en janvier 2024 par Valve. Depuis cette date, les développeurs sont tenus de remplir un formulaire détaillant comment l’IA est utilisée dans leurs projets. À ce jour, ces 7 818 jeux ne représentent toutefois que 7 % du catalogue Steam, lequel dépasse les 114 000 titres. Mais la tendance s’accélère : près de 20 % des jeux publiés en 2025 déclarent une utilisation de l’IA générative.

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L’IA s’immisce partout

Ceci étant, l’expression inventaire à la Prévert est employée à escient. Il faut en effet distinguer deux grandes catégories : les contenus pré-générés (visuels, sons, code, textes, etc.) ; les contenus générés en direct pendant l’exécution du jeu. Nous pourrions en ajouter une troisième, plus annexe, relative au contenu marketing et promotionnel. Elle sert à produire descriptions de jeux, textes promotionnels ou images destinées à la page boutique Steam.

En production, la GenAI recouvre une large diversité d’usages. Le plus fréquent concerne la création d’assets visuels, mentionnée dans 60 % des cas : personnages, décors, modèles 3D, textures… tout ce que l’IA peut produire plus vite qu’un artiste.

Viennent ensuite la génération audio (voix-off, musiques d’ambiance, synthèse vocale), puis l’écriture automatisée de contenus narratifs, que ce soit pour des descriptions d’objets ou des arcs scénaristiques complets, avec parfois une intervention humaine pour ajuster ou étoffer. Ichiro Lambe ajoute que l’assistance à la génération de code est très répandue, mais rarement mise en avant publiquement.

Un autre aspect est l’usage de GenAI pendant l’exécution même du jeu. Cette catégorie « live-generated » est en nette progression, aux dires de la source. Certains titres génèrent des mondes 3D entiers à partir de simples prompts textuels, d’autres s’appuient sur l’IA pour modérer automatiquement les contenus créés par les joueurs, ou encore pour adapter dynamiquement le gameplay en fonction des comportements en jeu.

Une technologie qui progresse, mais qui divise

Bien sûr, l’usage de l’intelligence artificielle n’est pas néfaste en soi. D’ailleurs, certains titres assument pleinement y avoir massivement recours. Citons le cas d’AI Roguelite, un jeu qui affiche des évaluations « très positives ».

D’autres le font avec plus de parcimonie. La source dresse une liste de quelques succès (pas au niveau des cartons de la plateforme en 2024, soyons clairs !). En tête d’affiche, My Summer Car (2,5 millions d’exemplaires vendus), où l’IA se limite à générer quelques peintures décoratives dans la maison du joueur, aux dires des développeurs.

Utilisation Ia My Summer Car
My Summer Car © Steam

Bref, dans certains cas, l’IA peut clairement être une aide bienvenue ; dans d’autres, un substitut paresseux qui supplante la création humaine à un niveau de qualité bien moindre. Rappelons simplement le cas Starfield et ses mille planètes, en grande partie générées procéduralement, souvent critiquées pour leur vide et leur redondance — à l’opposé des mondes denses et façonnés à la main auxquels Bethesda nous avait habitués à travers les Elder Scrolls et les Fallout. En revanche, difficile de blâmer un système de modération automatisé, réactif — du moins tant qu’il reste dans le carcan fixé, sans excès de zèle injustifié.

En conclusion, Ichiro Lambe observe que beaucoup de développeurs restent discrets sur leur usage de l’IA, par crainte de réactions négatives et des réticences. Il estime que nombre d’entre eux l’emploient en catimini.

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Source : Totally Human Media