Passer au contenu

Compression, VR, multi-écrans, et toujours gratuit : ce qu’apporte le nouveau codec vidéo AV2

Ça n’arrive pas tous les jours, un nouveau codec vidéo a vu le jour et il pourrait bien faire partie de notre quotidien dans quelques mois. L’AV2 vient en effet d’être annoncé, ce qui mérite bien quelques explications.

Le boulot d’un codec vidéo, c’est de compresser et de décompresser les vidéos pour en faciliter le stockage, la transmission et la lecture. Les plus connus sont le H.264 (de 2003) et son successeur, le H.265 (HEVC) sorti dix ans plus tard, on trouve aussi le VP9 développé par Google ou encore le fameux MPEG-2. Dans le monde du streaming, les plateformes utilisent principalement le H.265, le VP9 ou l’AV1.

Un codec à tout faire

L’AV1 (AOMedia Video 1), publié en 2018 par l’Alliance for Open Media, a plusieurs atouts dans sa manche, à commencer par le fait qu’il soit ouvert et libre de droits — on peut s’en servir gratuitement sans avoir à verser de licence à quiconque. Contrairement au H.265 qui est la propriété de plusieurs organismes, ce qui rend le système complexe et coûteux. Pour donner un exemple concret, Apple doit payer une licence pour chaque appareil iOS et macOS vendu puisqu’il intègre HEVC.

Avec l’AV1, ces soucis de gros sous disparaissent. Et techniquement parlant, le codec se montre efficace puisqu’il peut réduire le poids des fichiers vidéo de 20 à 30 % par rapport au HEVC ou au VP9, à qualité équivalente. Les vidéos sont donc plus légères à diffuser. YouTube, Netflix, Twitch et Amazon Prime ont commencé à encoder certains flux en AV1.

Histoire de pousser son avantage, l’Alliance for Open Media a donc dévoilé l’AV2 et déroulé les avantages du nouveau codec. À commencer par une compression vidéo nettement supérieure à son prédécesseur, ce qui permet de limiter la consommation de bande passante alors que les fichiers sont de plus en plus lourds (4K, 8K…). L’AV2 renforce aussi la prise en charge de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle.

Un point qui enthousiasmera les adeptes des multiplex de foot : le codec améliore aussi la gestion du multi-écran, ce qui sera particulièrement utile pour diffuser plusieurs flux en simultané. L’AV2 est aussi capable de s’adapter à une plage de qualité visuelle plus large, du très bas débit au très haut de gamme. Et bien sûr, il a été développé sous une politique de brevets libre de droits.

Tout cela a l’air très bien, mais encore faut-il que l’AV2 soit largement adopté par l’industrie, alors que l’AV1 traîne toujours un peu de la patte (il n’est pas complètement intégré dans l’écosystème Apple, par exemple). Plus de la moitié des membres d’AOMedia prévoient de l’adopter dans l’année suivant sa finalisation ; le groupe compte dans ses rangs Apple, Google et YouTube, Meta, Amazon ou encore Netflix. 88 % d’entre eux comptent l’intégrer dans les deux ans. Plutôt prometteur, donc.

Le lancement à proprement parler de l’AV2 est prévu d’ici la fin de l’année.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source : AOMedia


Mickaël Bazoge