L’arnaque au faux courtier immobilier fait un retour en force en France. L’escroquerie, aussi efficace que galvaudée, vise les personnes à la recherche d’un prêt immobilier. L’UFC-Que Choisir indique que ce type d’arnaques est « en forte croissance » depuis l’année dernière. Ce n’est pas une surprise dans la mesure où les prêts immobiliers deviennent de plus en plus exigeants, avec des critères de plus en plus restrictifs.
À lire aussi : l’arnaque de la rentrée – comment de faux sites piègent les parents
De faux sites de courtage et de faux courtiers
Pour attirer les victimes, les cybercriminels ont mis au point des sites web frauduleux promettant des prêts immobiliers. Sur ce faux site, l’internaute est invité à communiquer une montagne de données personnelles pour pouvoir être rappelé par un courtier spécialisé. Une adhérente de l’UFC-Que Choisir est tombée dans le panneau. Elle s’est inscrite sur le site dans l’espoir d’obtenir un financement pour l’achat d’une maison.
Peu après son inscription, elle a été contactée par un individu qui se présente comme un courtier de la société Helloprêt, Michaël Brizard. Bien préparé, le pirate a usurpé l’identité d’un véritable courtier spécialisé dans les prêts. Contacté par l’UFC, il se dit frappé par le niveau d’expertise des escrocs :
« Ces escrocs ont un aplomb diabolique. Ils sont très forts et affichent un niveau d’expertise égal au nôtre. Ils couvrent toute la France et ciblent une population non initiée aux pratiques du courtage. La volumétrie de cette arnaque est colossale ».
Il précise que « ce fléau a démarré en avril 2025 dans notre cabinet » et que « tous nos courtiers se sont fait usurper leur identité ». Sous le nom d’un vrai courtier, l’escroc prend le temps de l’écouter, et de définir ses besoins, au téléphone. Pour monter son dossier, il lui demande de remplir une série de documents. Ce n’est pas surprenant dans le cadre d’un prêt. La demande n’a donc pas éveillé sa méfiance.
Que ce soit par mail ou par téléphone, le courtier continue d’échanger avec sa cible. Les échanges s’étendent sur plusieurs semaines, ce qui tend à rassurer la victime. L’escroc singe le fonctionnement normal d’une société de courtage, en évoquant par exemple une « commission d’approbation auprès de nos partenaires financiers ». Finalement, le faux courtier la prévient que le dossier de son interlocutrice a été accepté.
À lire aussi : les arnaques par SMS explosent, avec 25 fois plus de cyberattaques en 2025
Un apport de 73 400 euros volé
Le faux Michaël Brizard demande alors à sa cible de « verser l’argent de l’apport » sur un compte de la CaixaBank. Il prétend que c’est cette banque qui lui prête de l’argent pour acheter sa résidence. C’est pourquoi l’apport doit finir sur un compte de dépôt, selon lui. En fait, l’apport se verse toujours directement chez le notaire le jour de la signature, pas sur un compte bancaire tiers.
Sans se douter de l’arnaque, elle va verser 73 400 euros sur le compte mentionné par l’escroc. Peu après le paiement, sa banque, à savoir Boursorama, va tirer la sonnette d’alarme. Boursorama lui révèle que le compte sur lequel l’apport a été versé « a été utilisé dans le cadre d’une fraude au faux prêt ». Elle se rend alors compte qu’elle s’est retrouvée prise dans les filets d’une arnaque particulièrement bien ficelée.
Dépouillée de ses économies, la victime a demandé à sa banque de la rembourser. En vain. Boursorama refuse fermement d’intervenir, car les transactions ont été « authentifiées, enregistrées et comptabilisées » par le client. Conformément à la loi, la banque n’est pas obligée de rembourser la victime qui a réalisé un paiement à la demande d’un cybercriminel, même si celle-ci a été manipulée. Pour éviter les supercheries, vérifiez que votre interlocuteur est bien inscrit sur l’Orias, le registre officiel des courtiers, ou le registre du commerce et des sociétés. Par ailleurs, n’espérez pas trouver un courtier gratuit. Un vrai courtier coute entre 1500 et 10 000 euros.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source : UFC