Dans un marché où la majorité des tablettes se répartissent entre modèles haut de gamme très onéreux et appareils premier prix aux performances limitées, la Redmi Pad 2 cherche à occuper une place intermédiaire, capable de répondre à la plupart des besoins quotidiens sans imposer de compromis majeurs.
Après le succès des premières Redmi Pad, ce nouveau modèle arrive donc avec la promesse d’un affichage plus confortable, d’un audio amélioré, d’une meilleure autonomie et d’une expérience logicielle remise au goût du jour. Mais au-delà de la fiche technique alléchante, qu’en est-il au quotidien ? Nous avons vérifié cela point par point.
Prix et disponibilité
La Redmi Pad 2 est disponible à partir de 201 euros en France pour la version dotée de 4 Go de RAM et 128 Go de stockage. Une déclinaison plus musclée, avec 8 Go de RAM et 256 Go d’espace, est proposée à 301 euros. Pour rappel, la concurrence (Samsung Galaxy Tab A9+, Oppo Pad Air, Amazon Fire Max 11) débute plutôt à 239 € voire plus.
La tablette est proposée en deux coloris : Gris et Vert. À noter, une version LTE (connexion 4G/GPS) est proposée sur certains marchés, mais pas partout. Xiaomi commercialise également des accessoires dédiés, comme un stylet et une housse officielle, aux prix respectifs de 59,99 euros et 19,99 euros.
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XiaomiDesign : une conception digne d’une tablette plus chère
Au premier contact, la Redmi Pad 2 surprend par la qualité de sa fabrication, bien supérieure à ce que l’on pourrait attendre dans cette gamme de prix. Son châssis unibody en aluminium, fin (7,4 mm d’épaisseur) et assez léger (510 g), donne une réelle impression de robustesse et de modernité. Les bords plats s’accompagnent de coins arrondis agréables en main, facilitant la prise en main en position paysage comme portrait.
La face avant accueille l’écran de 11 pouces entouré de bordures d’environ 1 cm, assez fines pour offrir un look actuel tout en permettant de tenir la tablette sans appuyer accidentellement sur l’écran. Sous la vitre, le verre de protection est légèrement en retrait : ce décalage se sent au toucher, mais n’engendre pas de gêne particulière lors de l’utilisation.
Au dos, la finition mate résiste bien aux traces de doigts et donne à la tablette un aspect propre durablement. L’appareil photo, positionné dans un module discret en haut à gauche, dépasse à peine et n’empêche pas le produit de rester stable à plat.
Les boutons physiques (alimentation, volume) sont placés sur des côtés opposés, ce qui demande un peu d’habitude en usage paysage, d’autant que l’inversion du volume peut surprendre. Sur la tranche inférieure, on trouve le port USB-C, la prise jack 3,5 mm et deux des quatre haut-parleurs. L’autre paire de haut-parleurs occupe la tranche supérieure. Une trappe accueille la carte microSD et, sur la version LTE, jusqu’à deux nano-SIM.
Pas d’étanchéité annoncée, ce qui reste la norme à ce niveau de gamme. Notez aussi d’ailleurs qu’il n’y a pas de lecteur d’empreintes digitales sur cet appareil : adieu les connexions sécurisées à vos applications.
La Redmi Pad 2 se distingue par un design sobre, ergonomique, et un assemblage solide valorisant l’utilisation quotidienne, mais l’absence de sécurité biométrique par empreinte digitale pourrait être un réel frein pour certains utilisateurs. Seule la reconnaissance faciale est proposée.
Écran : il faudra jouer avec les réglages
La Redmi Pad 2 adopte une dalle IPS LCD de 11 pouces, affichant une définition de 2 560 x 1 600 pixels (soit 274 ppi) et un taux de rafraîchissement jusqu’à 90 Hz. Par rapport à la génération précédente, la définition progresse nettement (contre 2 000 x 1 200 px auparavant), ce qui se traduit par une image plus fine, agréable pour la lecture de texte ou le visionnage de contenus haute définition.
Xiaomi annonce une luminosité maximale de 600 nits (contre 400 sur la Redmi Pad). Lors de nos mesures, nous sommes plutôt aux alentours de 316 cd/m². C’est assez pour un usage confortable en intérieur, mais trop juste pour une utilisation prolongée en plein soleil, d’autant que la vitre affiche une certaine brillance et réfléchit facilement la lumière.
La colorimétrie s’avère assez mauvaise : en mode standard, les couleurs sont vives, mais manquent de précision. Nous obtenons un delta E de 6,09 en mode par défaut, bien au-dessus de la norme vidéo de 3. Notons aussi une balance des blancs bien trop froide de 8298 K (la référence étant 6500 K). Pour obtenir un meilleur résultat, nous vous conseillons de conserver le mode standard en ajustant la balance des blancs à l’aide du menu dédiée vers l’option chaud. Ceal permet de bénéficier de couleurs plus naturelles, et un meilleur delta E dans les gris.
Le contraste de 1417:1 est satisfaisant pour une dalle LCD, même si l’on reste en retrait des écrans OLED, bien entendu, et qu’on a déjà vu mieux sur une tablette, comme la Lenovo Idea Tab Pro qui monte à 1889:1. Le 90 Hz (activable en mode personnalisable) fluidifie l’interface, surtout lors du défilement ou en navigation, mais la tablette adopte automatiquement des fréquences de rafraichissement moins rapides selon l’application pour préserver l’autonomie. Enfin, le capteur de luminosité est un peu capricieux : la luminosité varie parfois sans raison apparente, ce qui peut gêner lors d’un usage prolongé.
L’écran de la Redmi Pad 2 propose une belle définition et une expérience fluide grâce au mode 90 Hz, mais souffre de quelques compromis comme la gestion automatique de la luminosité. Rien de rédhibitoire à ce niveau de prix.
Performances : la stabilité à l’honneur
La Redmi Pad 2 embarque un processeur MediaTek Helio G100 Ultra, accompagné de 4 à 8 Go de RAM selon la version, et d’un stockage UFS 2.2 de 128 ou 256 Go (extensible via microSD). Cette combinaison place la tablette dans une catégorie entrée/milieu de gamme : assez puissante pour la majorité des tâches courantes, mais à ne pas confondre avec un modèle haut de gamme.
Au quotidien, la navigation dans l’interface reste fluide, les applications de bureautique, navigation ou vidéo se lancent rapidement, et le passage d’une app à l’autre se fait sans accroc flagrant. Même avec 4 Go de RAM, la tablette devrait tenir le choc, mais la version 8 Go sera préférable pour le multitâche intensif ou les jeux un peu gourmands.
Pour le jeu, le Helio G100 Ultra assure des performances correctes sur des titres populaires ou peu exigeants. Les jeux les plus ambitieux graphiquement forcent à abaisser les options pour éviter les ralentissements, et on observe parfois des baisses de framerate sur les séquences les plus chargées. Nous n’avons étrangement pas été capables d’aller au-delà de 60 IPS sur Wild Rift, malgré des paramètres graphiques au minimum et l’option 90 IPS sélectionnée.
Côté thermique, la tablette reste froide même après de longues sessions, signe d’une bonne gestion de la chauffe. Aucun soucis de stabilité n’a été relevé lors de nos tests prolongés.
Sur le terrain de la connectivité, la Redmi Pad 2 propose du Wi-Fi 5 et du Bluetooth 5.3. Il est dommage de ne pas profiter au moins du Wi-Fi 6 en 2025. La connexion reste stable lors des usages streaming ou visioconférence, et le support du jack audio 3,5 mm est toujours présent pour les amateurs de casques filaires.
La Redmi Pad 2 ne cherche pas la performance brute mais propose une expérience fluide et fiable pour la majorité des usages du quotidien, avec une gestion de la dissipation thermique rassurante.
Batterie et recharge : une autonomie solide
La Redmi Pad 2 embarque une grosse batterie de 9 000 mAh, soit un gain de 1 000 mAh par rapport à la génération précédente. En pratique, l’autonomie tient ses promesses : la tablette dépasse de 6 secondes les 11 heures d’utilisation selon notre protocole de test. Il est donc possible de tenir deux jours complets en usage modéré ou une journée intense sans recharge, ce qui la place au-dessus de beaucoup de concurrentes directes.
Côté recharge, la tablette supporte jusqu’à 18 W, mais il faudra vous procurer un adaptateur secteur séparément. Le temps de charge reste cependant lent : il faut compter pas moins de 3 heures et 35 minutes pour une recharge complète, et 10 minutes pour retrouver seulement 5 % de batterie. Cette lenteur est à prendre en compte si vous avez besoin d’une recharge rapide en cours de journée.
L’autonomie est l’un des points forts de la Redmi Pad 2, qui compense largement une recharge forcément un peu longue à cause d’une puissance faible et d’une capacité de batterie élevée.
Logiciel : des applications préinstallées à la pelle
La Redmi Pad 2 fonctionne sous HyperOS 2 basé sur Android 15, une évolution récente et bien optimisée pour les tablettes. L’interface est claire, fluide et agréable à utiliser, avec des animations discrètes, une barre de raccourcis personnalisable au bas de l’écran, et la possibilité d’utiliser les gestes ou les boutons virtuels classiques. L’expérience rappelle celle d’un iPad dans certains choix d’ergonomie, notamment la séparation des volets notifications et réglages rapides.
Côté applications, la tablette arrive avec quelques outils signés Xiaomi : navigateur, enregistreur vocal, Mi Canvas, sécurité… mais surtout tout un tas d’applications tierces préinstallées comme Netflix, Spotify, LinkedIn, TikTok ou WPS Office. Celles-ci peuvent toutefois être désinstallées en quelques minutes, mais c’est dommage de devoir passer du temps à faire le tri dès le premier allumage.
Un point à noter : la gestion du multitâche est limitée sur ce modèle, qui ne supporte pas le mode multi-fenêtre ou écran partagé, probablement pour préserver la fluidité. Ce point pourra gêner certains utilisateurs, mais la tablette conserve les autres fonctionnalités Android de base pour la navigation et la productivité.
Pour les possesseurs d’autres appareils Xiaomi, l’écosystème est mis en avant avec la synchronisation des appels, du presse-papiers ou le partage de connexion facilité. La tablette bénéficie d’une politique de mises à jour annoncée à deux ans pour Android et trois ans de correctifs de sécurité.
L’expérience logicielle est réactive et bien pensée, mais il y a encore trop de bloatwares chez Xiaomi. Cela permet évidemment de tirer les prix vers le bas, ce qui n’est finalement pas une si mauvaise chose dans ce segment.
Audio
La Redmi Pad 2 mise sur un système audio à quatre haut-parleurs Dolby Atmos, répartis sur les deux côtés. Le rendu sonore est équilibré, suffisamment puissant pour remplir une pièce de taille moyenne, avec des voix claires et des basses correctes. Si la dynamique baisse un peu sur les volumes très élevés, la qualité reste très bonne pour une tablette dans cette gamme.
L’audio fait partie des points appréciables de cette tablette abordable, surtout que ceux qui n’utilisent pas encore d’accessoires Bluetooth seront ravis de retrouver un port jack 3,5 mm.
Photo et vidéo : le strict minimum
Pour ceux qui veulent vraiment utilisent leur tablette pour prendre des photos, Xiaomi se contente ici du minimum :
- Un capteur principal : 8 Mpx à l’arrière (sans flash)
- Un capteur frontal : 5 Mpx (positionné pour le mode paysage)
Capteur grand-angle
Le capteur de 8 Mpx à l’arrière livre des clichés exploitables en bonne lumière pour des usages basiques. Les couleurs restent fidèles, mais le niveau de détail est moyen et la dynamique limitée : les ombres sont rapidement bouchées et les hautes lumières peuvent « brûler » en extérieur.
En basse lumière, le bruit est très présent et les images perdent en netteté.
Capteur frontal
La caméra frontale de 5 Mpx, légèrement en retrait par rapport à la génération précédente, remplit son rôle pour la visioconférence : l’image est correcte en lumière du jour, avec un cadrage adapté au mode paysage.
Dès que la lumière baisse, le rendu devient granuleux, les couleurs se ternissent, mais cela suffit pour un appel vidéo sur Zoom, Meet ou Teams.
Vidéo
La vidéo est limitée au 1080p à 30 fps sans stabilisation. Il est donc conseillé de bien stabiliser la tablette pendant la capture pour éviter les saccades. Le son enregistré est clair, malgré la captation de bruits ambiants.
Aucune fonction avancée (ultra grand-angle, macro, mode nuit) n’est proposée. Les modules photo de la Redmi Pad 2 sont simples mais suffisants pour la communication. Ne comptez pas sur elle pour des usages créatifs ou exigeants.
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