À chaque nouvelle génération, Poco bouscule un peu plus le marché des smartphones abordables, et le F7 Pro ne fait pas exception. Comme les modèles précédents, le Poco F7 Pro s’adresse à ceux qui cherchent un équilibre subtil entre prix, puissance et polyvalence. Il ne promet pas la lune, mais il vise juste là où cela compte vraiment pour la plupart des utilisateurs. Dans un secteur où la concurrence s’intensifie et où chaque marque tente de grignoter quelques parts de marché, le F7 Pro a-t-il encore de quoi surprendre ?
Nous avons passé plusieurs semaines avec ce nouveau modèle pour comprendre où il se situe vraiment. Entre promesses marketing et réalité du quotidien, les smartphones de Poco ont-ils toujours de quoi rester de véritables références sur le marché ?
Prix et disponibilité
Le Poco F7 Pro se décline en deux versions principales, chacune avec une quantité différente de stockage, mais la même quantité de mémoire vive. On trouve donc une configuration 12 Go de RAM couplée à 256 Go d’espace de stockage, ou bien la même mémoire vive mais avec 512 Go. Les couleurs proposées sont le noir, l’argent et le bleu, rien de très original, mais des choix sobres et universels.
À la sortie, les prix officiels étaient de 603 à 653 euros selon la capacité de stockage choisie. Mais depuis, le marché a bougé : aujourd’hui, le smartphone se retrouve la plupart du temps proposé autour de 500 à 550 euros, ce qui change la donne pour les acheteurs en quête de bonnes affaires. Le modèle F7 classique est aussi disponible à un tarif plus bas depuis peu.
Poco a décidé de ne pas proposer, cette fois-ci, de version avec 1 To de stockage, contrairement à l’année précédente. Un choix qui simplifie la gamme et qui semble répondre aux besoins réels. Pour la plupart des utilisateurs, même exigeants, 512 Go restent largement suffisants.
Design : un aspect soigné
Le Poco F7 Pro marque une nette rupture esthétique avec son prédécesseur, le F6 Pro. Exit le dos façon pierre, place à un habillage tout en verre Gorilla Glass 7i, qui confère au smartphone une allure plus moderne et premium. Ce choix de matériau se ressent à la prise en main, et l’assemblage général laisse une impression de robustesse et de finition soignée.

La face arrière se divise en deux zones bien distinctes : la partie inférieure, qui occupe environ les deux tiers, est matifiée, tandis que le dernier tiers, en haut, arbore un aspect brillant. Avec de tels matériaux, il faudra faire attention aux traces de doigts. C’est dans cette zone supérieure que s’installe le bloc optique, rond et cerclé de métal, un choix qui rappelle les tendances actuelles du marché. Le flash s’intègre dans un rectangle discret, ajoutant un détail graphique qui casse la monotonie. Posé à plat, le téléphone reste stable, et la disposition des éléments évite qu’il bascule au moindre contact.

Les tranches en aluminium sont plates, avec juste ce qu’il faut de courbures pour faciliter la prise en main. Les boutons physiques, situés sur la tranche droite, sont bien placés et agréables à utiliser, même si, pour les mains les plus petites, il faut parfois un peu d’effort pour atteindre le volume. Le Poco F7 Pro affiche des dimensions imposantes (environ 160 x 75 x 8 mm) et pèse un peu plus de 200 grammes, mais le poids est bien réparti, ce qui limite la fatigue lors d’une utilisation prolongée.
À l’avant, l’écran AMOLED de 6,67 pouces occupe la majorité de la surface, avec des bordures fines et symétriques. Cette configuration classique offre une expérience visuelle agréable, sans aspérités ni éléments perturbateurs. La protection d’origine, un film plastique pré-appliqué, est toujours la bienvenue. Enfin, le F7 Pro se distingue par une certification IP68, ce qui le rend résistant à l’eau et à la poussière, un vrai progrès par rapport au F6 Pro qui se contentait du IP54.

On a ici droit à un design soigné et à une finition premium, ce qui fait du Poco F7 Pro un smartphone séduisant, qui ne craint pas trop les imprévus du quotidien. Il est immédiatement reconnaissable parmi d’autres smartphones, un bon point pour nous, mais cela pourrait déplaire à ceux qui recherchent plus de sobriété.
Écran : un bel écran auquel il manque la technologie LTPO
Le Poco F7 Pro s’équipe d’un écran AMOLED de 6,67 pouces, proposant une définition maximale de 3200 x 1440 pixels. Cette dalle affiche une densité de pixels très élevée, autour de 526 pixels par pouce, ce qui rend l’image particulièrement fine et détaillée. Par défaut, pour économiser la batterie, la définition est limitée à 2400 x 1080 pixels, mais il est possible de passer en mode QHD+ pour profiter pleinement de la précision de la dalle.

Au niveau de la fluidité, l’écran du F7 Pro propose un taux de rafraîchissement adaptatif, qui peut passer automatiquement de 60 à 120 Hz selon l’usage. Cela signifie que l’affichage s’adapte à ce que vous faites : 60 Hz pour économiser la batterie lors de la lecture de texte ou de la navigation simple, 120 Hz pour les jeux ou le défilement fluide des réseaux sociaux. Il n’y a pas ici de technologie LTPO, donc la gestion de la fréquence reste assez basique, c’est dommage. Les amateurs de jeux apprécieront la possibilité de forcer certains titres à tourner en 120 Hz, ce qui améliore nettement le ressenti visuel.
La gestion des couleurs est un point fort du F7 Pro. Plusieurs modes d’affichage sont proposés : Couleur originale Pro, Vif, Saturé et Avancés. Le mode Saturé, proposé par défaut, n’est pas le plus précis, avec un delta E qui monte à 3,91. C’est en choisissant le mode Couleur originale Pro que les mesures montrent un rendu très proche de la référence, avec un Delta E largement inférieur à 3 (1,85), ce qui signifie que les couleurs sont justes et naturelles.
La luminosité maximale mesurée atteint environ 615 cd/m² en SDR et 1769 cd/m² en HDR. En pratique, cela suffit pour une bonne lisibilité en extérieur, sauf si le soleil tape directement sur l’écran, auquel cas la consultation devient plus difficile. Pour profiter pleinement des contenus HDR, il vaut mieux se placer dans un environnement peu lumineux.
L’écran du Poco F7 Pro offre une expérience visuelle de haut niveau, grâce à sa définition élevée, sa fluidité adaptative et une fidélité des couleurs qui satisfont la plupart des utilisateurs. Il reste toutefois un cran en dessous des modèles premium sur la luminosité maximale, ce qui peut se faire sentir dans des conditions de lumière très intense.
Performances : ça va vite, et ça chauffe beaucoup
Le cœur du Poco F7 Pro, c’est le Snapdragon 8 Gen 3, une puce haut de gamme qui équipait encore les modèles premium il y a peu. Accompagnée de 12 Go de mémoire vive rapide et de stockage UFS 4.1, cette configuration permet au smartphone de tenir la route face à la plupart des concurrents, même ceux qui affichent un prix bien plus élevé. Pour le quotidien, tout roule : ouverture rapide des applications, navigation fluide, multitâche sans accroc, et aucune baisse de régime perceptible, même avec plusieurs logiciels lourds ouverts en même temps.

Côté jeux, le Poco F7 Pro tient la cadence sur des titres exigeants comme Wild Rift ou Call of Duty, avec des performances qui flirtent avec les 60 images par seconde (IPS) dans les modes graphiques les plus poussés. Si l’on accepte de baisser un peu la qualité, il est même possible d’atteindre 120 IPS sur Call of Duty, ou 90 IPS sur Fortnite. Malheureusement, nous n’avons pas été en mesure de terminer une partie de Wild Rift à 120 IPS. Le smartphone commence sérieusement à chauffer en plein milieu, forçant le jeu à se brider à 60.
En effet, la gestion thermique montre quelques limites. Après une heure de jeu intensif, la température monte rapidement et peut atteindre 43°C à l’arrière du téléphone. Cette chaleur se fait sentir dans la main, surtout lors de longues sessions, et peut rendre l’expérience moins agréable. Même si le système reste stable et que la baisse de performance reste mesurée. Il vaut mieux prévoir des pauses régulières pour éviter une surchauffe trop prononcée.
La mémoire vive de 12 Go, identique sur toutes les versions, assure une bonne réactivité et une grande polyvalence, même si certains concurrents proposent désormais 16 Go sur leurs modèles haut de gamme. On apprécie la présence du Wi-Fi 7 de dernière génération, mais nous n’avons ici pas droit au Bluetooth 6.0, réservé aux puces plus récentes des Poco F7 et F7 Ultra.
Le Poco F7 Pro s’impose comme un smartphone rapide et réactif, capable de gérer aussi bien les tâches quotidiennes que les jeux les plus exigeants. Il faut simplement garder à l’esprit que la gestion thermique reste son point faible, surtout lors de sessions de jeu prolongées.
Batterie et recharge : une valeur sûre
Le Poco F7 Pro s’équipe d’une imposante batterie de 6000 mAh, de quoi laisser espérer une excellente autonomie. Selon les tests du 01lab, nous obtenons 21 heures et 19 minutes d’autonomie. C’est donc un excellent score, qui vous permettra de tenir au moins deux jours en utilisation modérée, voire plus si l’utilisation reste ponctuelle. Même avec plusieurs heures de streaming ou de navigation, il reste suffisamment d’énergie pour finir la journée sans stresser.

Ce n’est qu’en mode gaming intensif, surtout sur des jeux récents, que l’autonomie commence à baisser sensiblement, mais cela reste dans la norme pour ce type de smartphone. Les joueurs qui poussent le smartphone dans ses retranchements devront donc surveiller le niveau de batterie, mais la plupart des utilisateurs n’auront pas à s’inquiéter au quotidien.
La recharge rapide à 90 W compense largement ces petits moments de tension. En 48 minutes, le téléphone retrouve 100 % de batterie. Attention cependant, le chargeur n’est pas fourni dans la boîte en Europe, il faudra donc l’acheter séparément. Malgré ce petit bémol, la rapidité de recharge est un vrai atout, surtout pour ceux qui n’aiment pas attendre. Notons aussi que la recharge sans fil n’est pas proposée sur ce modèle Pro, il faudra passer sur le modèle Ultra pour cela.
Le Poco F7 Pro propose une excellente autonomie et une recharge ultra-rapide, ce qui fait de lui un choix rassurant pour tous ceux qui veulent un smartphone qui tient la route toute la journée. Seule la recharge sans fil manque à l’appel, c’est dommage.
Logiciel : les bloatwares envahissent l’interface
Le Poco F7 Pro fonctionne sous Android 15, accompagné de la surcouche HyperOS 2.0, exactement comme son grand frère, le F7 Ultra, ou encore le Xiaomi 15. Comme toujours avec le fabricant chinois, les options de personnalisation sont nombreuses : on peut choisir entre un tiroir d’applications ou tout afficher sur l’écran d’accueil, régler les thèmes, les fonds d’écran dynamiques, ou encore jouer sur la taille des icônes. Tout cela rend l’utilisation du téléphone très agréable au quotidien, même s’il est facile de se perdre dans les nombreuses options proposées.

Côté intelligence artificielle, le Poco F7 Pro bénéficie de l’ensemble des outils Xiaomi HyperAI, qui regroupent des fonctionnalités comme l’aide à la rédaction, la retouche photo avancée, la reconnaissance vocale ou encore la traduction en temps réel. Il est également possible d’utiliser Google Gemini pour obtenir des réponses, générer des images ou profiter de la fonction Circle to Search, qui permet de rechercher des éléments directement à partir de l’écran. Ces outils sont globalement bien intégrés et accessibles, même si certains nécessitent de se connecter à un compte Xiaomi.
HyperOS 2.0 propose aussi des nouveautés en matière de connectivité, avec la fonction HyperConnect. Celle-ci vise à faciliter le partage de fichiers et la communication entre les appareils Xiaomi, mais aussi avec les ordinateurs sous Windows ou macOS. À noter que cette fonctionnalité n’était pas encore disponible lors de la rédaction de ce test, mais elle devrait arriver prochainement. En attendant, l’expérience multi-appareils reste limitée à l’écosystème Xiaomi, mais promet de s’améliorer.

Le téléphone embarque malheureusement beaucoup de bloatwares et publicités, comme c’est souvent le cas chez Xiaomi. Heureusement, il est possible de les désinstaller ou d’en éviter une partie lors de la configuration initiale du smartphone. Globalement, l’expérience logicielle reste agréable, mais on est encore loin de smartphones haut de gamme.
Côté mises à jour, Xiaomi garantit 4 années de mises à jour majeures d’Android et 6 ans de correctifs de sécurité (soit 2 ans de plus qu’avant). On n’est toujours pas au niveau de Google ou Samsung, qui proposent jusqu’à 7 ans, mais cela reste une politique solide pour la gamme. Le Poco F7 Pro sera donc bien accompagné pour les années à venir.
Le Poco F7 Pro offre une expérience logicielle moderne, fluide et bien fournie en outils d’intelligence artificielle. Cependant, la présence de bloatwares pourrait gâcher la fête pour certains utilisateurs qui privilégient le minimalisme.
Audio
Le Poco F7 Pro profite d’une configuration audio stéréo, où le haut-parleur principal situé en bas s’associe à l’écouteur pour offrir un effet d’immersion. L’équilibre sonore se veut cohérent : les médiums, particulièrement présents, mettent en valeur les voix et apportent un certain relief, tandis que les basses restent plus discrètes et les aigus, bien que perceptibles, manquent parfois de finesse. Le rendu global demeure honnête, sans jamais trop saturer, même à plein volume.
Le niveau sonore maximal reste toutefois un cran en dessous de ce que proposent certains concurrents à prix équivalent. Malgré ces petits compromis, le système audio du F7 Pro s’avère suffisant pour la plupart des usages, qu’il s’agisse de vidéos, de jeux ou d’appels.
Le Poco F7 Pro propose une expérience audio correcte, bien équilibrée sur les médiums, mais qui manque de puissance et de précision sur les extrêmes du spectre.
Photo et vidéo : peu polyvalent mais très capable
Le Poco F7 Pro mise sur l’essentiel avec un total de 3 caméras :
- Appareil photo principal : 50 Mpx, ouverture f/1.6, stabilisation optique, taille de pixel 2 µm, focale 24 mm ;
- Appareil photo ultra grand-angle : 8 Mpx, ouverture f/2.2, taille de pixel 1.12 µm, focale 15 mm, sans autofocus ;
- Appareil photo selfie : 20 Mpx.

Il n’y a ni téléobjectif ni capteur macro, ce qui positionne le F7 Pro comme un smartphone pensé pour l’usage courant, sans prétendre rivaliser avec les modèles ultra-polyvalents.
Grand-angle
L’appareil photo principal s’avère très performant en lumière naturelle. Il délivre des images détaillées, avec une gestion juste des couleurs et un bon équilibre entre lumière et ombre.
La nuit, le module principal continue de surprendre : il capte beaucoup de lumière, restitue de bons détails et gère bien la dynamique, même si le lissage est parfois trop prononcé sur certains micro-détails. Les couleurs restent naturelles et la balance des blancs est fiable.
Ultra grand-angle
L’ultra grand-angle, malgré ses limites techniques, offre un rendu correct en journée, avec une dynamique et des couleurs qui demeurent dans la moyenne de sa catégorie. La netteté n’est pas au rendez-vous sur les détails fins, comme les feuillages, et l’absence d’autofocus limite la créativité, mais il permet d’élargir le champ de vision quand c’est nécessaire.
La nuit, l’ultra grand-angle peine à suivre. Les clichés deviennent sombres et perdent beaucoup de détail, même si la dynamique reste honorable pour un capteur aussi modeste. Les selfies nocturnes bénéficient de la sensibilité accrue du capteur avant, mais restent limités par l’absence d’autofocus et un rendu parfois trop doux.
Zoom
En zoom numérique, le F7 Pro surprend par la qualité de ses clichés à 2x, qui restent nets et détaillés, surtout pour des photos de personnes : la perspective est plus flatteuse et le piqué reste correct. Les modes optimisés par l’IA améliorent encore le rendu dans certaines situations, comme les scènes complexes ou les contre-jours. Bref, pour la photo de tous les jours, le F7 Pro tient la route sans souci. On peut zoomer numériquement jusqu’à 20x, mais on ne conseille pas vraiment d’aller aussi loin.
La nuit, le zoom numérique fonctionne correctement à condition de ne pas trop pousser le grossissement, mais il perd logiquement en netteté.
Selfies et portrait
Ce module photo frontal offre un champ de vision assez large, idéal pour les selfies de groupe ou les paysages en arrière-plan. La gestion de la lumière et de la balance des blancs est correcte, même si le niveau de détail reste modéré. De leur côté, les portraits pris avec la caméra principale sont corrects, même si le mode portrait affiche parfois un rendu un peu trop doux à 35 mm.
Vidéo
Côté vidéo, le F7 Pro propose une belle polyvalence, avec un enregistrement jusqu’en 8K à 24 ips et du 4K à 60 ips sur le capteur principal. La stabilisation est efficace, et les modes professionnels (contrôle manuel de l’exposition, LOG, histogramme, focus peaking) offrent une vraie souplesse pour les amateurs de vidéo avancée. Le module ultra grand-angle et le selfie, eux, se limitent à du 1080p à 60 ips, ce qui reste correct pour un usage classique. Le mode ShootSteady, avec un cadrage plus serré, améliore encore la stabilité pour les vidéos en mouvement.
Le Poco F7 Pro propose une expérience photo et vidéo solide pour son prix, avec un capteur principal fiable et polyvalent, mais il ne faut pas oublier les compromis sur l’ultra grand-angle et l’absence de zoom optique. La vidéo est un vrai point fort, avec des formats et des outils pro qui raviront les créateurs de contenu. Pour un usage quotidien, il tient la route sans décevoir, même s’il ne rivalise pas avec les modèles ultra-polyvalents.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.