La série Reno, c’est un peu le couteau suisse d’Oppo : ni trop basique, ni trop luxueuse. Elle évite les folies des Find X ou des smartphones pliables, mais garde un petit quelque chose qui sait séduire. En 2025, le Reno 13 Pro prend la tête de la gamme avec des arguments chocs : écran plus imposant, batterie endurante et processeur boosté. Problème ? Son tarif s’envole. Oppo a-t-il enfin cédé à la course aux spécifications… au détriment du rapport qualité-prix ?
Pour rappel, en 2024, Oppo avait marqué son retour en France avec le Reno 12 Pro, un excellent smartphone au prix intéressant. Mais cette fois, le fabricant mise davantage sur ses caractéristiques techniques que sur son tarif. Un changement de stratégie justifié, ou une erreur de calcul ? On vous donne notre avis dans ce test complet de l’Oppo Reno 13 Pro.
Prix et disponibilité de l’Oppo Reno 13 Pro
La gamme Reno 13 d’Oppo débarque avec trois modèles : le Reno 13 Pro à 799,90 €, le Reno13 à 599,90 € et le Reno13 F à 329,90 €. Ce dernier existe aussi en version FS (399,90 €), gonflé à 12 Go de RAM et 512 Go de stockage. Oppo revient ici à des tarifs proches de l’époque Reno 8, loin des promotions agressives du Reno 12 Pro lancé à 550 € en 2024. Le Reno 13 Pro, lui, grimpe donc de 250 € par rapport à son prédécesseur. Un seul modèle au catalogue : 12 Go de RAM et 512 Go de stockage.
Disponible depuis le 7 mars 2025, le Reno13 Pro se décline en graphite (noir) et en violet papillon (avec des reflets irisés). Dans la boîte, on trouve le smartphone, un câble USB-C, un outil pour le tiroir SIM et une protection d’écran préinstallée. Pas de chargeur, mais c’est désormais la norme.
Design : toujours un bon élève
Le Reno13 Pro n’apporte rien de révolutionnaire au niveau de son design, mais il prouve qu’Oppo maîtrise les codes des smartphones actuels. Avec ses bords plats, un écran légèrement incurvé sur les côtés et un module photo presque carré, il emprunte autant à Apple qu’aux smartphones Android premium. Résultat ? Un look familier, mais exécuté avec précision. Malgré son grand écran (6,7 pouces), il reste facile à manipuler grâce à ses 195 g et son épaisseur de 7,6 mm. Le passage à un cadre en aluminium explique le petit surplus de poids face au Reno12 Pro, un compromis pour gagner en solidité.

La version violette que nous possédons est, à notre avis, clairement la star de la gamme. Son dos en verre texturé joue avec la lumière pour créer un effet « aile de papillon » subtil, mais vraiment de toute beauté. Les reflets irisés ajoutent du caractère sans tomber dans le tape-à-l’œil. La texture légèrement granuleuse à l’arrière évite que le smartphone ne glisse trop dans la main, ce qui est très appréciable.

Le bloc photo, logé dans la coque en verre, dépasse à peine… mais suffisamment pour empêcher le téléphone de reposer à plat sur une table. On a droit à un petit miroir intégré au flash, une touche rigolote et bien pratique pour les selfies avec l’objectif principal. Les boutons physiques (volume et power) sont bien placés et réactifs, tout comme le lecteur d’empreintes digitales sous l’écran. On aurait cependant apprécié que celui-ci soit placé un peu plus haut.
Avec sa ribambelle de certifications (IP69, IP68 et IP 66), le Reno 13 Pro surprend. Non seulement il résiste à l’immersion (1,5 mètre, 30 minutes), mais il encaisse aussi les jets d’eau haute pression ou les liquides à 80°C. L’écran, lui, est protégé par un Gorilla Glass 7i, moins résistant que le Victus des flagships, mais suffisant contre les rayures du quotidien.

Le Reno 13 Pro d’Oppo offre un design réussi, à la hauteur de son titre « Pro ». On aurait cependant aimé voir des matériaux un peu plus haut de gamme à ce tarif, par exemple du Gorilla Glass Victus.
Écran : une grande dalle bien calibrée
Avec son écran de 6,83 pouces, le Reno 13 Pro mise sur l’immersion. Une diagonale qui le place juste derrière les géants comme le Galaxy S25 Ultra (6,9 pouces), mais suffisante pour offrir un confort optimal, que ce soit pour du gaming ou des séries. Les bordures réduites accentuent cet effet « presque sans cadre ». Côté définition, on est sur du 2800 x 1272 pixels : un cran au-dessus du Full HD+ classique (2400 x 1080), mais en deçà des QHD+ des flagships. Un choix malin pour équilibrer finesse d’affichage et autonomie, surtout avec l’option de réduire la définition à 1080p pour économiser de la batterie.

Le 120 Hz adaptatif est là, mais sans LTPO. Concrètement, l’écran alterne entre 60, 90 et 120 Hz selon l’usage, plutôt que de s’adapter en continu. Un peu moins efficace pour préserver la batterie, c’est dommage. Côté luminosité, Oppo annonce 1200 nits (1600 en pic HDR), et les tests du 01lab le confirment : environ 1070 cd/m², qui grimpent à 1147 cd/m² en HDR. Assez pour une visibilité correcte en plein soleil, mais le smartphone ne fait clairement pas partie des meilleurs de sa catégorie. Le HDR10+ est supporté, mais l’absence de Dolby Vision pourrait frustrer les cinéphiles.
La dalle AMOLED reprend les bases du Reno 12 Pro, mais avec des ajustements. La colorimétrie en mode Pro sRGB affiche un delta E excellent de 1,77. En mode par défaut, les couleurs deviennent légèrement moins précises, avec un delta E de 2.16, mais qui reste bien en dessous de 3 (le seuil qui sert de référence).

L’écran du Reno 13 Pro joue la carte de la polyvalence : taille généreuse, fluidité et luminosité honnête, le tout protégé par un verre renforcé. Il ne rivalise pas avec les dalles premium, mais il coche les cases essentielles pour un usage quotidien exigeant.
Performances : du milieu de gamme à prix fort
Sous le capot du Reno 13 Pro, on trouve le Mediatek Dimensity 8350, une puce milieu de gamme qui surclasse largement son prédécesseur. Les benchmarks le confirment : avec un score Geekbench multicœur de 4187 points, il double quasiment les performances du Dimensity 7300 Energy de l’ancien modèle. Assez pour gérer jeux, montage photo ou multitâche intensif sans flancher. Mais n’attendez pas des miracles : il n’atteint pas les performances des meilleurs smartphones du marché.

Sur des jeux vidéo comme Warzone ou Wild Rift, le Reno 13 Pro tient la route. Les animations restent fluides, mais n’envisagez pas de pousser les graphismes au maximum, au risque, de voir les images par seconde chuter. Le combo 12 Go de RAM et 512 Go de stockage évite les ralentissements… tant qu’on ne pousse pas trop la machine. Lors des longues sessions de jeu, le smartphone a tendance à chauffer un peu, et monte aux alentours de 40 degrés. Le smartphone n’est pas non plus des plus stables, avec seulement 61 % sur 3DMark. Pas idéal pour des sessions marathon, mais acceptable pour un usage occasionnel.
Pour le quotidien, le Reno 13 Pro est solide. La gestion de la mémoire est efficace, et la mémoire virtuelle pourrait théoriquement booster encore le multitâche. Mais là où le bât blesse, c’est dans les tâches gourmandes. Le Dimensity 8350, bien que compétent, n’a pas le souffle des puces premium. Un choix assumé par Oppo, qui privilégie ici l’équilibre entre réactivité et autonomie. Avec cette puce, toujours pas de Wi-Fi 7 ni de Bluetooth 6.0, le smartphone se contente du Wi-Fi 6e et de la norme Bluetooth 5.4.
Le Reno 13 Pro coche clairement les cases d’un bon milieu de gamme : réactif au quotidien, capable en gaming léger, et doté d’un stockage généreux. Mais il ne faut pas lui demander l’impossible, puisqu’il peinera dans les tâches les plus exigeantes. Bref, un compagnon polyvalent, mais clairement pas une bête de course.
Batterie et recharge : une excellente autonomie
Avec sa batterie de 5800 mAh, le Reno13 Pro vise clairement l’endurance. En utilisation classique (réseaux sociaux, appels vidéo, YouTube). Avec notre protocole de test, le 01Lab a mesuré une autonomie de 20 heures et 24 minutes, ce qui est excellent. Les joueurs devront composer avec environ 5 à 6 heures de jeu selon les titres : correct, sans plus.

Le Reno 13 Pro a droit à une recharge rapide 80 W, mais uniquement disponible avec le chargeur SuperVOOC propriétaire. Il nous aura fallu 56 minutes pour le recharger en entier, et le smartphone atteint 26 % en 10 minutes. Attention, avec un chargeur tiers, on plafonne à 33 W. Côté sans fil, le 50 W est une belle surprise pour un milieu de gamme, même si le module photo empêche le téléphone de reposer parfaitement à plat sur certains chargeurs. Un détail agaçant, mais pas rédhibitoire.
Le Reno 13 Pro excelle en recharge et tient très bien la route sur l’autonomie. Le sans fil à 50 W est un bonus inattendu.
Logiciel : des bloatwares… dommage
Le Reno 13 Pro a droit à Android 15 et ColorOS 15. Bonne nouvelle : Oppo s’engage sur cinq ans de mises à jour logicielles et six ans de correctifs de sécurité. Du solide, surtout pour un milieu de gamme. Nous ne sommes pas encore au niveau des Pixel et leur 7 ans de mises à jour, mais les autres fabricants font de mieux en mieux pour aller dans la même direction.

Mais à l’allumage, le tableau est moins glamour : jeux inutiles, applications tierces et outils maison s’entassent sur l’écran d’accueil. C’est dommage d’allumer un smartphone pour la première fois et de devoir déjà faire le ménage pour retrouver une interface épurée. On est loin de l’expérience premium promise, surtout à 800 euros.
ColorOS 15 mise gros sur l’IA, avec une ribambelle de fonctionnalités. AI Studio, par exemple, transforme vos photos en œuvres d’art façon Van Gogh, en dessins animés ou en GIFs animés. Le système de « gems », crédits gratuits renouvelés quotidiennement, permet presque de s’amuser sans limite. Autre outil indispensable : la retouche photo intelligente, capable de remplacer un visage aux yeux fermés par une version réveillée, ou de gommer reflets et flous. Pratique, même si certains outils, comme la traduction vocale en temps réel, ne fonctionnent qu’en anglais ou chinois.
L’OS reste globalement ergonomique, avec son tiroir à applications, ses raccourcis latéraux et ses widgets personnalisables. Les fans de la Dynamic Island d’Apple retrouveront même les « Alertes en direct » pour suivre Uber ou Spotify. Mais ColorOS pêche par ses publicités : recommandations d’applications non sollicitées, fenêtres pub dans le magasin d’applications, partage de données activé par défaut… Un écosystème un peu trop envahissant.
Le software du Reno 13 Pro met en avant des outils IA créatifs qui surprennent et sa longévité rassurante… mais souffre de bloatware et de pubs. Oppo aurait pu viser plus sobre sur un modèle « Pro ». Résultat : un OS puissant, mais qui nécessite de faire abstraction de pas mal de choses.
Photo et vidéo : un téléobjectif en retrait la nuit
Le Reno 13 Pro mise sur un trio de caméras : un grand angle de 50 mégapixels (stabilisé), un ultra-grand angle de 8 mégapixels et un téléobjectif de 50 mégapixels avec zoom optique 3,5x (aussi stabilisé). La caméra selfie monte à 50 mégapixels. Pas de capteur macro dédié, Oppo permet le mode macro via l’ultra-grand angle.

Grand angle
De jour, la netteté est au rendez-vous, même en contre-jour. Les couleurs sont vives sans être criardes, et la dynamique sauve les détails dans les ombres. L’autofocus, un peu lent, gère correctement les sujets mobiles.
Le mode Nuit s’active automatiquement dans des conditions de faible luminosité. Le capteur principal se débrouille grâce à son ouverture généreuse (f/1.8). Les zones sombres restent propres, avec peu de bruit.
Ultra grand-angle
Avec l’ultra grand-angle, les paysages gagnent en amplitude, mais perdent en piqué sur les bords. Correct pour les réseaux sociaux, moins pour les tirages.
La nuit, le résultat est correct lorsque la scène est bien éclairée. Sinon, les bords deviennent flous et le bruit s’invite. À réserver aux urgences.
Téléobjectif
Le téléobjectif 3,5x est la vraie star de cette configuration photo. En plein jour, il rapproche les sujets lointains avec un piqué digne d’un premium.
La nuit, il tient la route jusqu’à 7x grâce au stabilisateur, mais au-delà, mieux vaut éviter les scènes complexes. Lorsque l’on essaye de photographier des lumières assez vives, le résultat est souvent très flou. Le 120x numérique ? Un gadget pour épater ses amis, rien de plus.
Portrait et selfie
Côté portraits, le bokeh est naturel et le détourage précis (même les mèches rebelles), mais l’IA force parfois sur l’éclairage, donnant un teint étrange en plein après-midi.
Les selfies avec la caméra frontale sont nets, mais le mode Portrait a tendance à dénaturer les couleurs, mieux vaut s’en tenir au mode classique.
Vidéo
Pour la vidéo, le 4K/60 fps brille en lumière naturelle, mais oubliez les mouvements brusques : la stabilisation n’est dispo qu’en 1080p. La nuit, les teintes virent au glacial, et le téléobjectif ajoute des artefacts comme s’il en pleuvait. L’ultra-grand angle, lui, est clairement le capteur offrant le rendu le plus sombre.
Le Reno 13 Pro joue dans la cour des grands grâce à son zoom optique et sa polyvalence en photo. De jour, il cartonne presque partout. De nuit, ça tient la route… sauf en vidéo. Dommage que l’IA aille parfois trop loin dans les retouches, car certains clichés perdent de leur naturel.
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