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Test Nothing Ear (3) : transparents, même sur la qualité audio

À 179 euros, les nouveaux écouteurs true wireless de Nothing veulent une nouvelle fois séduire par leur design iconique. Mais derrière leur coque transparente, les Ear (3) apportent-ils les améliorations sonores et fonctionnelles attendues pour surpasser leurs aînés et se mesurer aux ténors du marché ?

L'avis de 01net.com

Nothing Ear (3)

Les plus

  • + Design toujours aussi unique et iconique
  • + Excellentes finitions et confort irréprochable
  • + Application Nothing X ultra-complète
  • + Égaliseur avancé très puissant
  • + Commandes par pincement précises
  • + Qualité sonore du kit mains libre avec le Super Mic

Les moins

  • - Signature sonore artificielle, fatigante et déséquilibrée
  • - L'égaliseur atténue les défauts, mais ne fait pas de miracle
  • - Autonomie juste dans la moyenne
  • - Un kit plus très mains libres avec le Super Mic

Equipement

4.5 / 5

Confort et autonomie

4 / 5

Dimensions et poids

4.5 / 5

Qualité audio

3.5 / 5

Appréciation générale

3 / 5

Note de la rédaction

Voir le verdict

Fiche technique

Nothing Ear (3)

Modèle Oreillettes intra-auriculaires True Wireless
Restitution du son Stéréo
Système actif de réduction du bruit Oui
Poids (avec cordon et piles) 5.2 g
Voir la fiche complète

Après avoir secoué le marché avec des Ear (1) au rapport qualité-prix agressif, puis confirmé l’essai avec des Ear (2) plus matures, Nothing est de retour avec sa troisième génération d’écouteurs phares. Baptisés sobrement et logiquement Ear (3), ces nouveaux venus conservent l’ADN de la marque : un design transparent qui laisse entrevoir les composants, une esthétique soignée et une promesse de technologie accessible. Proposés à 179 euros, soit 30 euros de plus que leurs prédécesseurs à leur lancement, ils se positionnent sur un segment de milieu de gamme très concurrentiel.

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Le design des Nothing Ear (3) est tout en transparence. © JSZ — 01net.com

Face à des rivaux de plus en plus affûtés, la simple audace stylistique ne suffit plus. On attend des Ear (3) des progrès concrets, notamment sur la qualité audio, la réduction de bruit active et l’autonomie. Nothing promet un son haute-fidélité grâce à de nouveaux haut-parleurs en céramique et une expérience utilisateur enrichie par une application toujours plus complète. Alors, simple mise à jour cosmétique ou véritable montée en gamme ? Notre avis après plusieurs semaines de test.

Design et finitions : on ne change pas une formule qui gagne

Dès le premier regard, les Ear (3) crient leur appartenance à la famille Nothing. Le design, qui a fait la renommée de la marque, est reconduit dans ses grandes lignes. On retrouve avec plaisir ce jeu de transparence sur les tiges des écouteurs et sur le capot du boîtier, qui transforme ces dispositifs audio en véritables objets de curiosité technologique. L’effet est toujours aussi réussi et permet aux Ear (3) de se distinguer instantanément de la masse uniforme des écouteurs blancs ou noirs.

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Le boîtier des Nothing Ear (3) gagne un fond métallisé. © JSZ — 01net.com

Si la silhouette générale évolue peu par rapport aux Ear (2), la qualité de fabrication semble avoir fait un bond en avant. Les plastiques utilisés paraissent plus denses, les assemblages sont d’une précision chirurgicale et l’ensemble respire la robustesse. Le boîtier, toujours carré avec son couvercle transparent et son intérieur alvéolé, inspire confiance. Il est compact, se glisse facilement dans une poche et le clapet magnétique offre une résistance satisfaisante à l’ouverture comme à la fermeture. Les écouteurs sont également certifiés IP54 (résistance à la poussière et aux projections d’eau). Une excellente nouvelle pour les sportifs ou ceux qui se font parfois surprendre par une averse. En somme, sur le plan esthétique et qualitatif, les Ear (3) sont une belle réussite. Nothing peaufine sa recette avec brio, livrant un produit aussi agréable à regarder qu’à manipuler.

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La charnière des Nothing Ear (3) est solide. © JSZ — 01net.com

Ergonomie et commandes : le confort et la précision du pincement

Une fois sortis de leur écrin, les Ear (3) révèlent leur format semi intra-auriculaire. Très légers (5,2 g), ils viennent se loger à l’entrée du conduit auditif sans jamais devenir intrusifs, même après plusieurs heures d’écoute. Le confort est excellent, à condition de choisir le bon embout parmi les quatre tailles fournies dans la boîte. Un test d’ajustement, disponible dans l’application, permet de s’assurer de l’étanchéité et donc de l’efficacité de l’isolation passive et de la réduction de bruit.

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Il suffit de pincer les tiges des Nothing Ear (3) pour les contrôler. © JSZ — 01net.com

Pour le contrôle, Nothing a choisi un système de pincement sur les tiges, à l’instar de ce que proposent les AirPods Pro d’Apple. Une pression pour la lecture/pause, deux pour passer au morceau suivant, trois pour revenir en arrière et une pression longue pour basculer entre la réduction de bruit et le mode transparence. C’est précis, intuitif et cela évite les manipulations accidentelles lorsqu’on replace un écouteur. 

Un petit “clic” sonore confirme chaque commande, ce qui est très appréciable à l’usage. Bien entendu, toutes ces commandes sont entièrement personnalisables via l’application, permettant d’assigner différentes fonctions (comme le contrôle du volume) à chaque type de pression, pour chaque écouteur. C’est un sans-faute sur le plan de l’ergonomie.

Application et connectivité : une expérience complète et maîtrisée

Le véritable centre de contrôle des Ear (3) se nomme Nothing X. Disponible sur iOS et Android, cette application est un modèle du genre : complète, réactive et dotée d’une interface aussi soignée que les produits qu’elle pilote. C’est ici que l’on peut véritablement façonner l’expérience sonore à sa guise.Nothing Ear (3) 1

L’application donne accès à une myriade de réglages. On peut bien sûr gérer les modes d’écoute (réduction de bruit, transparence, normal), avec plusieurs niveaux d’intensité pour l’ANC (élevé, moyen, faible) et même un mode adaptatif qui ajuste la performance en temps réel. Mais on adore surtout l’égaliseur avancé. En plus des profils préréglés, il est possible de jouer avec un égaliseur paramétrique à 8 bandes, avec réglage du facteur Q (la largeur de la bande de fréquence affectée). C’est une fonctionnalité digne des produits audiophiles les plus pointus, qui s’avérera indispensable, comme nous le verrons plus loin.Nothing Ear (3) 2

Côté connectivité, les Ear (3) sont tout aussi généreux. Équipés du Bluetooth 5.4, ils assurent une connexion stable et rapide, mais aucune trace du LE Audio qui permettrait de se passer du système multipoint classique proposé ici. Pour les amateurs de son haute-définition, Nothing a mis les petits plats dans les grands avec la prise en charge des codecs SBC, AAC, mais aussi et surtout LDAC. Ce dernier permet une transmission audio Hi-Res (jusqu’à 24 bits / 96 kHz) avec les smartphones Android compatibles. Nothing Ear (3) 3

Un kit (pas vraiment) mains libres

La qualité des appels est souvent le talon d’Achille des écouteurs true wireless. Sur ce point, les Ear (3) livrent une prestation correcte, mais qui ne fait pas d’étincelles. Dans un environnement calme, comme un bureau ou un appartement, la voix est captée de manière claire et intelligible pour votre interlocuteur. Les algorithmes de réduction des bruits de fond font un travail honnête pour filtrer les sons lointains. Là où les choses se compliquent, c’est en extérieur. Dès que l’environnement devient bruyant (rue passante, transports en commun), les microphones montrent leurs limites. Si la voix reste globalement compréhensible, elle perd en naturel.

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Le bouton Talk sur le boîtier des Nothing Ear (3). © JSZ — 01net.com

C’est pour pallier ce manque que le constructeur a intégré un micro complémentaire au boîtier, le « Super Mic ». Celui-ci se déclenche en appuyant sur le bouton Talk situé sur l’une des tranches du boîtier. À condition de le tenir près de sa bouche, le résultat est clairement en amélioration par rapport aux seuls micros des écouteurs. Un bon point pour Nothing qui valide techniquement sa solution. Toutefois, elle est discutable en matière d’usage : peut-on considérer qu’il s’agit encore d’un kit mains libres s’il faut tenir un boîtier à main ? Dans ce cas pourquoi ne pas utiliser plutôt son téléphone qui permet un résultat supérieur ? Une fausse bonne idée d’après nous, qui tient plutôt du gadget que de la réelle avancée d’usage.

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Le Super Mic des Nothing Ear (3) se cache derrière cette grille. © JSZ — 01net.com

Qualité audio et réduction de bruit : la douche froide

C’est ici que le bât blesse, et sévèrement. Alors que Nothing met en avant ses nouveaux transducteurs de 12 mm dotés d’une membrane à dôme PMI et un contour en TPU. La promesse d’un son plus clair et précis fait place à une véritable déception. Dès la sortie de la boîte, le rendu sonore est tout sauf audiophile. La signature est agressive, spectaculaire à la première écoute, mais se révèle rapidement fatigante, peu naturelle et finalement assez pauvre sur le plan technique.

Le problème vient d’un déséquilibre flagrant. Les basses sont sur-gonflées à l’extrême, au point de masquer une bonne partie des médiums, qui manquent cruellement de présence et de chaleur. Les aigus, quant à eux, sont projetés en avant de manière artificielle, ce qui peut engendrer de la sibilance sur certains morceaux et plus encore sur les voix — l’écoute de podcasts en devient presque désagréable. Ce parti-pris, très démonstratif, dessert totalement la musique et constitue une régression nette par rapport aux Ear (2), qui offraient un son certes déséquilibré aussi, mais bien plus cohérent.

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Malheureusement la qualité audio des Nothing Ear (3) n’est pas au rendez-vous. © JSZ — 01net.com

Face à ce constat, on se rue sur le fameux égaliseur avancé de l’application Nothing X. C’est sans conteste un outil puissant, qui permet de calmer l’ardeur des basses et de tenter de redonner un peu d’air au reste du spectre. On peut ainsi atténuer les défauts les plus grossiers, mais il ne faut pas s’attendre à un miracle. L’égaliseur ne peut pas tout rattraper. Il ne parvient jamais à corriger le manque de naturel fondamental de ces écouteurs, ni à leur donner la finesse et le niveau de détail que l’on est en droit d’attendre dans cette gamme de prix. Le potentiel technique des haut-parleurs est gâché par un réglage initial qui force le trait jusqu’à la caricature.

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Le mode transparence des Nothing Ear (3) ne l’est pas autant que le boîtier. © JSZ — 01net.com

Concernant la réduction de bruit active (ANC), les Ear (3) progressent légèrement par rapport à leurs aînés. Elle se montre assez efficace pour atténuer les bruits de fond constants et graves, comme les sons de moteur dans les transports ou le vrombissement d’une ventilation. En revanche, elle est moins performante sur les fréquences plus élevées et les sons plus complexes, comme les voix humaines ou les bruits de clavier. On reste un bon cran en dessous de ce que proposent les leaders du marché comme Sony, Bose ou Apple. Le mode Transparence connaît lui aussi ses limites. Il manque clairement de naturel et ne servira qu’à tenir de courtes conversations sans avoir à retirer ses écouteurs, mais s’avérera fatigant si la discussion se poursuit ou si l’interlocuteur est à distance. 

Autonomie : dans la petite moyenne

Nothing annonce jusqu’à 5 h 30 d’autonomie avec la réduction de bruit activée et un total de 38 heures avec les recharges fournies par le boîtier. Dans les faits, nos tests ont légèrement dépassé ce chiffre avec 5 h 40 (codec AAC et l’ANC activée à un volume d’écoute modéré). C’est un score tout juste correct, face à une concurrence qui s’améliore clairement ces derniers mois (parfois plus de 8 heures pour certains modèles).

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Les Nothing Ear (3) peuvent se recharger sans fil. © JSZ — 01net.com

Le boîtier permet environ 3 à 4 recharges complètes. Il se recharge rapidement via son port USB-C et est également compatible avec la charge sans fil Qi, ce qui est toujours un plus appréciable.

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