Amazon ne s’était encore jamais aventuré sur le terrain de la liseuse couleur. Alors que des marques comme Vivlio ou Kobo ont déjà tenté l’expérience avec plus ou moins de réussite, le géant américain prend son temps pour soigner son entrée avec cette Kindle Colorsoft Signature Edition. Il ne s’agit pas ici d’une simple variation chromatique : on parle d’un véritable changement de paradigme pour Amazon, qui s’appuie sur une nouvelle génération d’écran E-Ink Kaleido 3.
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Proposée à 300 euros, la liseuse vise clairement le haut du panier. Elle se positionne face à des concurrentes comme la Kobo Libra Colour (240 euros), tout en reprenant les codes déjà bien établis par Amazon sur sa gamme Kindle Paperwhite : finesse, sobriété, logiciel rodé et intégration poussée à l’écosystème Kindle. Mais l’ajout de la couleur suffit-il à justifier le positionnement premium ? Pour le savoir, nous avons passé plusieurs jours avec cette nouvelle Kindle dans les mains pour notre test.
Un design élégant et soigné, fidèle aux habitudes d’Amazon
Dès la première prise en main, la Kindle Colorsoft Signature Edition dégage une impression de sérieux. Avec son écran de 7 pouces intégré dans un châssis noir mat légèrement adouci par un revêtement satiné, elle conserve l’élégance discrète qui fait le succès des Kindle. Les bordures sont fines sans compromettre la prise en main. Le format reste compact et léger (219 g pour 7,8 mm d’épaisseur), ce qui permet de l’utiliser confortablement d’une seule main, que ce soit en position assise ou allongée.
L’assemblage est impeccable, sans jeu ni craquement, et le revêtement arrière assure une bonne préhension tout en limitant les traces de doigts. Un discret logo Kindle est embossé à l’arrière, seul élément graphique à troubler l’uniformité du dos. Le port USB-C est placé sur la tranche inférieure, à côté d’un unique bouton d’alimentation. En somme, la liseuse ne bouleverse rien visuellement, mais elle conserve ce que la marque sait faire de mieux en matière de fabrication : du solide, du soigné et de l’épuré.
Cette Signature Edition hérite également de la charge sans fil (à condition d’y adjoindre pour 40 euros la station de charge en option) , d’un capteur de luminosité ambiante et de 32 Go de stockage. Sur le papier, tout est là pour séduire les gros lecteurs, ceux qui jonglent entre plusieurs livres ou BD en parallèle et qui souhaitent une liseuse capable de s’adapter à toutes les situations. D’autant plus qu’Amazon annonce 8 semaines d’autonomie. La liseuse est également parée pour un été à la plage ou au bord d’une piscine puisqu’elle est étanche jusqu’à 2 mètres (IPX8).
Une interface logicielle efficace, mais sans révolution
Comme toujours chez Amazon, l’interface est pensée pour la simplicité d’usage. L’écran d’accueil donne rapidement accès aux livres en cours, à la bibliothèque et à la boutique Kindle. L’ergonomie reste globalement excellente, avec une navigation fluide et des menus clairs. On passe d’un ouvrage à un autre ou d’une page à l’autre sans difficulté, et la liseuse répond bien, même si la vitesse d’exécution reste toujours légèrement en retrait par rapport à une tablette classique.
Le tactile est précis, y compris sur les zones proches des bordures, et les gestes pour tourner les pages, accéder aux paramètres ou surligner du texte sont bien interprétés. La Colorsoft Signature Edition propose également une fonction de scroll vertical dans les BD ou les magazines, qui s’avère pratique pour feuilleter rapidement du contenu visuel. En revanche, le zoom dans les contenus en couleur est à notre goût un peu trop lent pour rendre la lecture de bandes dessinées parfaitement fluide.
Dommage en revanche que la version européenne ne propose pas de connexion Bluetooth, qui permet sur la version américaine d’écouter des livres audio Audible directement depuis la liseuse connectée à une enceinte. On regrettera aussi l’absence de compatibilité native avec les formats ePub sans conversion, même si Calibre ou Send to Kindle permettent de contourner l’obstacle. Une limite qui n’est pas nouvelle, mais qui fait toujours un peu tache sur un produit aussi onéreux.
Un écran couleur convaincant mais pas encore parfait
Le grand atout de cette liseuse, c’est bien sûr son écran E-Ink Kaleido 3 de 7 pouces. Il s’agit de la toute dernière génération de dalles couleur à encre électronique. Avec une définition de 300 ppp en monochrome (niveaux de gris) et 150 ppp en couleur, elle promet un meilleur rendu que les précédents écrans Kaleido Plus.
À l’usage, le contraste est excellent en noir et blanc. Les textes sont nets, lisibles, parfaitement ciselés même avec des caractères fins. La dalle mate assure une lecture sans reflets, même en plein soleil, ce qui reste un des grands avantages des liseuses par rapport aux tablettes.
La couleur, elle, est bien là… mais pas encore au niveau d’un écran LCD ou OLED. On perçoit un léger voile sur les zones colorées, dû à la superposition des filtres nécessaires à l’affichage. Cela n’empêche pas d’apprécier les nuances dans les BD, les mangas en couleur, les couvertures ou les illustrations d’ouvrages jeunesse. C’est même une réelle avancée pour ce type de contenus, qui prend une autre dimension avec ce rendu plus vivant. Attention toutefois, on reste encore loin du rendu que peut proposer une tablette classique.
La Colorsoft Signature Edition permet d’afficher jusqu’à 4 096 couleurs. Si la saturation reste modérée et les teintes un peu douces, cela suffit à donner un aspect un peu plus naturel et attrayant aux images. Le rétroéclairage est réglable sur 24 niveaux, avec une température de couleur ajustable.
En basse lumière, la lecture reste confortable et n’agresse jamais les yeux. Le capteur de luminosité ambiante ajuste automatiquement l’intensité, et le résultat est globalement satisfaisant, même si l’ajustement peut manquer un peu de réactivité dans les transitions rapides (passage de l’intérieur vers l’extérieur, par exemple).
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