Après avoir testé le mitigé Honor 400 Lite, place aujourd’hui au test du Honor 400 tout court. Avec celui-ci, le constructeur veut absolument s’imposer dans le secteur ultra concurrentiel du milieu de gamme, avec un produit certes pas forcément donné par rapport à la concurrence (comme le Realme 14 Pro+, le Samsung Galaxy A56 ou le Redmi Note 14 Pro+), mais assurément pas dénué d’arguments sur le papier. Entre son design prometteur et son système dopé à l’IA un peu partout, a-t-il les armes qu’il faut ? La question est d’autant plus légitime qu’une partie de sa fiche technique est plus faible à certains niveaux que celle du Honor 200 (RAM qui baisse, pas de téléobjectif…), tout en s’améliorant dans d’autres (autonomie, écran…) et en faisant baisser la facture. L’équilibre est-il le bon ? Voici notre avis sur ces questions.

Prix et disponibilités du Honor 400
Le Honor 400 est vendu en deux déclinaisons, 256 Go de stockage pour 500 €, et 512 Go pour 580 €. Trois coloris sont proposés : argent, noir et or.
Design : finesse et classe au rendez-vous
Un constat s’impose immédiatement lorsque l’on a le Honor 400 entre les mains : les personnes à la recherche d’un smartphone fin et aux dimensions contenues ont trouvé un excellent candidat. Pas trop grand par rapport à une grande partie de la concurrence et assez fin (156,5 x 74,6 x 7,3 mm) et léger (184 g), ce smartphone propose un corps bien équilibré, dont le bloc photo ne dépasse que très peu. Le dos du terminal à la surface dépolie est très agréable sous les doigts et évite de laisser des traces, tandis que les bords sont en métal, pour un ensemble très réussi.

L’emplacement des boutons et autres éléments sur les tranches est parfaitement classique : USB-C en bas avec emplacement SIM (sans microSD), boutons d’alimentation et de volume bien placés sur la tranche droite. Des hauts parleurs, en haut et en bas, sont également là, de même qu’un port infrarouge. On relèvera en revanche l’absence du bouton multifonction pourtant proposé sur le Honor 400 Lite. Un choix étonnant étant donné le fort accent mis sur l’IA pour cette déclinaison, mais admettons.
Le bloc photo propose une forme atypique de triangle à quatre côtés (quoi ?), avec des finitions à l’image de tout le terminal : convaincantes. Chaque module est cerclé de métal et l’ensemble flatte la rétine à défaut de proposer un terminal totalement plat. La prise en main de l’ensemble est par ailleurs spécialement confortable, tandis qu’Honor promet un terminal résistant aux chutes, mais seulement certifié IP65 (résistant à la poussière et aux éclaboussures). Il ne faudra donc pas le faire tomber dans l’eau. La caméra frontal est un classique poinçon discret en haut de l’écran, le lecteur d’empreintes digitales se situe lui sous ce dernier, et transition toute trouvée…

Écran : très lumineux et bien calibré
Le Honor 400 arbore une dalle AMOLED de “seulement” 6,55 pouces (2736 × 1264 pixels). Avec son corps très arrondi, et malgré une belle couverture de l’écran (90,2 %), attention à l’éventuelle perte d’affichage de contenu dans les coins. Mais cela n’est qu’un détail tant la dalle proposée est convaincante. Avec une luminosité maximum généreuse mesurée à 1593 cd/m², aucun problème à l’utiliser dans toutes les situations, en SDR comme en HDR. Honor a également bien calibré son terminal, qui flatte la rétine tout en se montrant juste : avec un Delta E 2000 mesuré à 3,49 dans le mode vif par défaut, celui-ci tombe même à 2,46 avec les couleurs plus naturelles, soit sous la barre des 3 où l’œil commence à voir la différence. Enfin, 2025 oblige, il est possible de monter jusqu’à 120 Hz du côté de la fréquence d’affichage, avec possibilité d’utiliser automatiquement le 60 Hz quand cela est pertinent.

Performances : véloce malgré moins de RAM
Pas de nouvelle puce ici, le Honor 400 est à nouveau équipé du convaincant SoC Snapdragon 7 Gen 3 et d’une partie GPU assurée par un Adreno 720. On pourra regretter la présence non pas de 12, mais de “seulement” 8 Go de RAM (étendue par 8 Go virtuels en plus). Pourtant, le smartphone s’avère parfaitement à l’aise au quotidien. A moins d’avoir lancé un grand nombre d’applications gourmandes, l’interface est toujours réactive et les performances en jeu sont tout à fait satisfaisantes pour cette gamme de prix. Il est possible de monter les graphismes sans trop sacrifier d’images par seconde dans les titres en 3D les plus gros, et les jeux plus modestes tournent comme un charme. La vaste majorité des joueurs s’y retrouvera, pas besoin d’investir dans plus à moins de vouloir absolument jouer en ultra à 120 FPS.

Le seul véritable bémol pourrait concerner la chauffe. Pas de quoi se brûler, loin de là, puisque notre sonde a mesuré une température maximum de 36,7°, mais elle est bien présente lors de scénarios gourmands ou de la recharge.
Audio : un son stéréo suffisant
Les deux hauts parleurs du Honor 400 s’en sortent avec les honneurs. Leur son stéréo est convaincant pour écouter des dialogues, mais aussi de la musique, y compris un peu énervée. Les médiums et les aigus sont plutôt bien retranscrits, même à volume élevé. Les basses sont elles assez discrètes, à l’instar de la saturation. Bref, de l’appoint tout à fait ok.
Photo : un très bon élève, de jour

Pour ce nouveau terminal, Honor a décidé de miser sur un duo, et non un trio, de capteurs dorsaux. Le principal est un grand-angle de 200 Mpx (f/1.9, OIS), tandis qu’un ultra grand-angle de 12 Mpx (f/2.2) le complète. En façade, c’est un généreux capteur à 50 Mpx qui permet de prendre des selfies.
Démarrons sans surprise par nous intéresser au capteur grand-angle. En dehors de quelques aberrations chromatiques observées dans les zones moirées, la solution d’Honor est excellente. La gestion des contrastes est bonne (cf. la photo de l’église ci-dessous), le niveau de détail est bon et les couleurs (un peu plus à ce propos plus bas) sont convaincantes. Quand la luminosité est parfaite le rendu l’est tout autant, et même quand la lumière vient à baisser le smartphone compense assez bien sans ruiner le rendu.
Passons à l’ultra grand-angle. Ce dernier se montre vaillant de jour, malgré une luminosité inférieure à ce que propose le grand-angle (c’est notamment flagrant sur la photo des bords du Rhône plus bas). On pourra noter une perte de détails dans les coins de certains clichés (comme les feuilles ci-dessous), mais dans l’ensemble la solution est tout à fait utilisable et plutôt équilibrée dans son rendu. N’oublions pas que nous sommes ici dans du milieu de gamme.
Concernant la colorimétrie, on notera qu’Honor est l’un des seuls à proposer dans l’interface de changer entre trois modes avant la capture. Si le mode couleurs vives sélectionné par défaut vous semble en faire un peu trop et parfois jouer avec la réalité pour ajouter du peps aux clichés, direction le profil naturel, plus raisonnable et réaliste, mais moins chatoyant. Authentique enfin “crée une atmosphère narrative grâce à l’interaction de la lumière et de l’ombre et à une expression des couleurs soutenue“, idéal pour les artistes en herbe.
Comme évoqué davantage dans la partie logiciel plus loin, Honor dote son terminal de très nombreux outils propulsés par l’IA pour améliorer vos clichés. Mais avant de les retoucher, l’intelligence artificielle est utilisée pour propulser la fonctionnalité Super Zoom. Celle-ci est conçue pour compenser l’absence de téléobjectif dans ce smartphone et tout de même zoomer numériquement jusqu’à x30, en évitant un maximum de perte de qualité.
Dans la pratique, les photos prises en x2 et en x4, voire un peu au-dessus, sont très convaincantes. Le niveau de détail reste très bon et l’absence de téléobjectif est compensée. Quand on dépasse les x10 revanche, malgré un résultat ok dans de bonnes conditions de luminosité et en étant pas trop éloigné de son sujet, il ne faudra pas aller trop loin dans le zoom, au risque d’obtenir une bouillie de pixels ou un lissage trop agressif des textures, surtout de nuit. Transition, encore une fois…
Comme souvent quand on sort du haut de gamme, le résultat est moins parfait de nuit. Notons tout d’abord que le Honor 400 ne bascule pas automatiquement en mode nuit quand la luminosité manque, et que ce mode réclame de bien rester immobile pour obtenir une image dont, finalement, la différence ne saute assurément pas aux yeux par rapport au mode normal. De plus, si certaines sources lumineuses sur l’image sont bien gérées, d’autres fois, c’est un festival de flares. Attention également au flou dans certaines situations.


Plus globalement, en milieu urbain un minimum éclairé, le capteur principal s’en sort bien pour capter la lumière et délivrer des clichés plutôt nets et détaillés sans trop toucher à la colorimétrie. Dès que les conditions sont moins propices en revanche, du bruit et du lissage s’invitent à la fête, tandis que le capteur ultra grand-angle est, comme de jour, moins bon pour capter la lumière. Pas de quoi jeter ses photos, mais de nuit le Honor 400 sera plus à l’aise en ville qu’ailleurs.
Concernant la prise de portraits, le Honor 400 propose un résultat tout à fait convaincant avec les capteurs dorsaux ou frontaux, même en contrejour. L’application du flou peut s’avérer un brin barbare avec les poils de barbe qui dépasse, mais rien de dramatique.


Pour la prise de vidéo enfin, rien que de très classique, avec une capture maximum en 4K à 60 FPS. Cette méthode de capture reprend les bons points du capteur principal, notamment au niveau de la stabilisation et du zoom 2x.
Autonomie : une batterie silicium-carbone solide
Le Honor 400 est alimenté par une batterie silicium-carbone de 5300 mAh. Comme pour le Honor Magic 7 Lite notamment, cela en fait un champion de l’autonomie. Notre test mixte le fait approcher des 14 heures, tandis que dans la pratique il est largement possible de tenir la journée avec un usage intensif, voire deux jours dans le cas d’une utilisation raisonnable (chez soi en WiFi avec peu de notifications, par exemple).

Le constat est également solide du côté de la recharge. Compatible en recharge filaire (pas de sans-fil malheureusement), le Honor 400 n’a besoin que d’1h32 pour pleinement se recharger et 10 minutes suffisent pour atteindre un confortable 26 %. Tout cela est assurément mieux que pour le Honor 400 Lite, dont l’autonomie est l’une des faiblesses. Dans le cas de la lecture d’un épisode de série sur Netflix en WiFi, comptez environ 4 % de batterie consommée.
Logiciel : de l’IA en veux-tu en voilà, mais pas que
Le Honor 400 est vendu équipé d’Android 15 via la surcouche MagicOS 9.0 (avec un confortable 6 ans de mises à jour prévus). Si l’on omet l’une des pires doses de bloatwares du marché, la partie logicielle de ce smartphone est des plus complètes et agréables à utiliser. La personnalisation est riche, le rangement de chaque fonctionnalité est pertinent et l’ensemble évite la surcharge malgré la présence de nombreux outils (Game Center, widgets, personnalisation de l’écran, barre latérale…). Comme de plus en plus de terminaux Android, ici aussi est adopté l’affichage bien pratique des notifications en scrollant depuis le haut gauche de l’écran, et les paramètres rapides depuis la droite. Bref, MagicOS est l’une des meilleures surcouches du marché en se montrant complète et pratique.
Le principal argument de ce terminal pour venir titiller le haut de gamme est l’inclusion de nombreux outils liés à l’IA. Outre Gemini, l’intelligence artificielle de ce terminal s’illustre ici via AI Voice (traduction et transcription de texte et d’audio, sous-titrage..), de la génération de texte, de la détection des deepfakes ou encore du côté de la photo au-delà du zoom évoqué dans la partie photo. Gomme magique, amélioration, découpe ou extension d’image… tout est là pour sublimer (mais pas toujours…) vos clichés avec l’aide de l’intelligence artificielle. Tout le monde n’aura assurément pas l’utilité de tout cela, mais leur présence dans un terminal de milieu de gamme reste un vrai point fort.
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