Hollywood tourne autour de l’IA générative pour accélérer la production de contenus et faire des économies. Netflix ne s’y est pas trompé avec la série « L’Éternaute » : elle intègre un effet spécial qu’elle n’aurait pas pu s’offrir sans cette technologie. Mais évidemment, c’est toute l’industrie qui regarde de très près ce qu’il est possible de faire avec l’IA.
Beaucoup d’ambition mais pas assez de données
Lionsgate a été parmi les premiers studios de cinéma à se lancer. Il y a un an, l’entreprise annonçait un partenariat avec Runway afin de créer un modèle IA « maison », entraîné à partir du catalogue du groupe. Le but de l’opération était très clair à l’époque : « économiser des millions et des millions de dollars », assurait la direction de Lionsgate qui faisait preuve d’une ambition sans bornes. Il s’agissait de pouvoir créer un film en trois heures ou transformer un film en anime tous publics.
Un an plus tard, où en est-on ? Assez loin de l’objectif, pour tout dire. The Wrap fait le bilan et il n’est pas brillant. Le problème principal est le catalogue trop restreint (il compte pourtant les franchises « John Wick », « The Hunger Games », « Twilight »…). En fait, même un catalogue comme celui de Disney ne suffirait pas pour obtenir un modèle capable de générer des films complets !
La qualité des rendus pose aussi problème. Générer des scènes réalistes nécessite une énorme quantité de données (expressions faciales, physique des corps, éclairages, etc.). Avec une seule source et un seul modèle, les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions. Par ailleurs, un modèle unique ne suffit pas à couvrir tous les besoins d’une production, il faut combiner plusieurs outils spécialisés.
La question lancinante des droits d’auteur se pose également. Il n’est pas certain que Lionsgate possède les droits nécessaires sur ses films, l’apparence des acteurs et leurs voix pour entraîner un modèle IA. Le pari est risqué, car le studio fait face à une potentielle tempête de plaintes.
Au bout du compte, Lionsgate se retrouve dans la même position que d’autres entreprises dans des secteurs comme la fintech ou même la restauration rapide, qui ont voulu embrasser trop vite la technologie à la mode sans trop réfléchir.
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Source : The Wrap
